LadyFlo … la nana du mois d’avril

Et d’où vient ce « lady » qui précède son prénom ? Un nom de scène, emprunté au vocabulaire anglo saxon, qui fait partie de l’un des ses univers. Son petit côté lady lui va comme un gant … Et son univers ? Peut être inconsciemment, un héritage familial… ? « je sais depuis peu que ma grand-mère et ma mère appartenaient au fan club d’Elvis Presley » nous dit-elle.
Pourtant ce n’est pas de sa famille qu’elle a hérité son côté artiste. Dès 5 ans, elle veut trouver son monde à elle. Celui auquel ses parents n’appartiennent pas, un monde d’artistes, c’est-à-dire de tous les arts. Pour ses parents, « Etre artiste, ce n’est pas un métier ». Elle grandi malgré tout avec ses rêves, et cette pensée parentale. Alors, par réaction, contradiction, elle va se jeter dans une frénésie de cours de danse, avec un grand S. Elle essaye tout, et mélange les genres, du jazz au moderne, en passant par le flamenco et le rock … Son univers passe les frontières, elle ne veut pas être à l’étroit, mais elle ne picore pas pour autant, elle aime faire les choses à fond, elle change de discipline quand elle pense qu’elle a tout appris.

Mais le mot « art » a aussi un S pour elle : elle prend des cours de chant, de théâtre, elle grandit et son goût pour les arts grandit aussi. Jouer un instrument ? Elle a essayé. Pas son truc ! Pour Florence, « un corps est un instrument car on peut en jouer ».

De personnalité généreuse, elle ressent comme une vocation de rendre les gens heureux. Les rendre heureux en les amusant et en les divertissant … en créant des spectacles, et des occasions de faire la fête. Oui, faire la fête mais pas comme les jeunes d’aujourd’hui ! Et pourtant elle appartient à cette génération. Mais n’adhère pas aux fêtes en boites de nuit, à la musique trop forte qui empêche les gens de se parler, à l’alcool et la violence qui lui font peur. Elle veut quelque chose de « gai », avec un brin de nostalgie des époques précédentes. « Notre époque est triste » …
Les mots gai/triste reviennent beaucoup dans son discours, peut être traduisent-ils son personnage ?

Revenir en arrière, pas forcément mais prendre tout ce qui est bon, beau, dans les années passées quitte à ce que ce n’en soit qu’une vision idéalisée et la faire vivre à notre époque pour la rendre « gaie ».
Elle traîne dans les brocantes, farfouille dans les vêtements anciens, les belles matières, elle aime ça. Regard sur le passé qu’elle va apprendre car elle avance dans sa vie : bac en poche, histoire de l’art à Aix en Provence et master 2 à Paris à la Sorbonne. Des rencontres et un sujet de recherche qui va la passionner : l’histoire du MusicHall Parisien et de l’Erotisme féminin entre 1850 et 1960 à travers leur représentation photographique…
Tout est dit. Son univers est là, balayant presque 100 ans d’histoire qu’elle va apprivoiser car elle maîtrise son sujet parfaitement, elle jongle avec les dates, m’explique l’origine du french cancan (que pour moi, na !) trop long si je vous disais tout car on ne l’arrête pas, Lady Flo et je n’avais surtout pas envie de l’arrêter.
Diplôme en poche, « je deale avec mes parents : je veux vivre de ma passion et créer mes spectacles, me produire ….en attendant de produire les autres ? ». Ils l’aident mais acceptent-ils enfin ? Je sous entends la réponse. Qu’importe, elle y va. Elle enchaine aussi des petits boulots, journaliste, rat de bibliothèque …
Elle va aussi sur scène, faisant tout, ses costumes qu’elle coud elle-même, s’inventant des personnages, mélangeant les genres, elle s’en fiche. Que de la fantaisie, c’est son univers qu’elle crée, elle chante, elle joue, elle se déguise, elle prend et donne de la gaité, de la joie.

Des icônes ? Une autre journaliste lui a déjà posé cette question. « Oui, la garçonne des années folles, la muse du mouvement surréaliste, la star hollywoodienne, la pin up américaine ». Non, un vrai nom ? Insiste la journaliste. « Ma grand-mère » a répondu Florence.

Elle profite du retour du burlesque, très tendance et incarne son personnage, Madame Loyale, la seule Madame Loyale Burlesque. Elle anime des ateliers à l’école des Dolls, des RV de Boudoir, le glamour retro par lady Flo.

Glamour, Neo retro, humour… dans l’ordre, le désordre. Elle pioche dans les années qui symbolisent ces tendances et s’arrête en 1968. Bien qu’elle reconnaisse qu’il a été utile de brûler son soutien-gorge pour se faire entendre, elle pense qu’il est maintenant possible de réhabiliter la Féminité, et son côté glamour. Elle croit fortement qu’être une femme peut devenir un atout.
Lady Flo, c’est plusieurs personnages ; mais c’est UNE sacrée personne, qui va au bout de sa passion, SES passions, qui veut restaurer les jours anciens, les « jours heureux », car sa seule préoccupation, c’est redonner le goût de s’amuser, de plaire, de jouer !
Alors MERCI pour cette générosité.

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