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La chronique de Julianne … Le Sac

Ecrit par Justine Andanson
le 30 novembre 2010


Je suis dans le noir et en ouvrant les yeux pour la première fois, j’aperçois une petite main puis deux, et enfin des dizaines… A côté de moi se trouvent des cousins en vachette, en vinyle, en velours. Entre carton et étagère, je me retrouve sous les projecteurs ! 

Je vois des visages défiler pendant la journée : des sourires, des regards furtifs et aussi des larmes. Quelques semaines passent et ce jour-là, je quitte le grand magasin … pour elle. Et depuis, je l’accompagne dans sa vie. Chaque jour. Cela fait déjà quelques mois que cette aventure m’est arrivée… J’assiste à ce spectacle, là sous mes yeux, pétrifié et complètement immobile. C’est très souvent que je suis confronté à ce genre de situation. De nature discret mais avec une touche d’originalité, je me contente d’être visible sans trop en faire…

Les gens me remarquent et j’ai d’ailleurs un grand nombre de conquêtes, mais ce jour-là je suis avec ma fidèle et amie de longue date. Celle qui m’a fait découvrir le monde extérieur, celle qui a cru en moi quand elle m’a vu pour la première fois, celle qui prend soin de moi et qui m’offre toujours de nouvelles choses. Nous sommes liés par une relation unique et je sais qu’elle a besoin de moi autant que moi j’ai besoin d’elle. Je me souviens d’un jour où j’avais pris la pluie en hiver. La température extérieure approchait les 4 degrés, et nous étions sorties comme le veut la tradition : balade, shopping et copines. Jusque là une journée comme on les aime tant. Le soir comme à son habitude et ce depuis déjà quelques années, nous retrouvons son Jules. J’ai appris à l’apprécier mais j’ai du faire face à ses innombrables critiques ! Cohabiter avec lui n’est pas de tout repos car parfois je dois même lui porter ses affaires ! J’ai fini par céder, parce que finalement je l’ai vu heureuse (enfin la plupart du temps). Très souvent,  je les ai entendu rire, avec un naturel et une spontanéité qui vous rend joyeux.

Bref, tout se profile comme un jour ordinaire …

Après notre escapade de l’après-midi, nous le rejoignons donc. Nous marchons, elle et moi avec une assurance à couper le souffle dans les rues illuminées par la période des fêtes. Les passants remarquent cette fière allure. C’est ça que j’aime en elle. On grimpe dans la voiture. Après quelques kilomètres, je souligne les tentatives de dialogue de mon amie, mais les réponses sont furtives et le silence s’installe. Alors comme toujours, elle me demande son téléphone et passe quelques coups de fils. Pendant le trajet je dois avouer qu’elle ne m’a jamais autant serré contre elle. Peut-être avait-elle peur ? A l’arrivée, nous allons dans la chambre à coucher. L’ambiance est silencieuse mais détendue. Soudain, j’entends des mots, une conversation sans vraiment porter attention…Quelques minutes s’écoulent et la vie de ma chère amie bascule en une fraction de seconde, en un souffle. Je suis bousculé… tiraillé. Elle me donne des affaires, puis les reprend ! Je ne comprends pas. Nous sommes dehors, en pleine nuit, la température avoisine les moins 8 degrés. Je grelotte. Elle pleure. Je viens de sortir ses dernières affaires comme il vient de quitter sa vie. Cette journée n’est pas ordinaire, nous sommes en vrac sur le sol, elle et moi. Je reste la seule chose à laquelle elle peut se raccrocher, du moins à cet instant. Après avoir perdu pied, elle se relève et me prend sous son bras.

Quelques mois plus tard, une brise d’été caresse l’atmosphère, la température est de 24°, elle sourit le cœur léger. Quant à moi, il semble que je porte, à nouveau, des affaires qui ne sont pas les siennes …

Par Julianne Bovet

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