grève

Lorsque les étudiants se mobilisent …

Ecrit par Justine Andanson
le 1 juin 2010

… C’est tout un gouvernement qui tremble, c’est le CPE qui tombe, et c’est aujourd’hui Valérie Pecresse qui grogne. La loi qui porte son nom avait été votée sans mal à l’assemblée (au mois d’août). Le calme avant la tempête comme dirait l’autre ! Car à peine rentrés de vacances, les étudiants sortent leurs plus […]

… C’est tout un gouvernement qui tremble, c’est le CPE qui tombe, et c’est aujourd’hui Valérie Pecresse qui grogne. La loi qui porte son nom avait été votée sans mal à l’assemblée (au mois d’août). Le calme avant la tempête comme dirait l’autre ! Car à peine rentrés de vacances, les étudiants sortent leurs plus belles pancartes et bloquent les universités. La loi Pecresse est-elle si diabolique ? Côté gouvernement on scande autonomie, simplicité, pôle de compétitivité, en bref que du bon. Mais au hasard d’une mobilisation estudiantine ce sont les mots privatisation, précarité, étudiants muselés qui résonnent à mes oreilles. Ce sont peut être eux qui ont raison, néanmoins est-ce bien utile de bloquer les facultés et ainsi s’auto-priver d’éducation ? Qu’en pensent les principaux intéressés ? Truc de Nana est allé à la rencontre des protestants et des non grévistes.
L’avis des opposants…
Christophe, militant Unef (ndlr : syndicat étudiant) est sûr de lui, « On fera plier l’état ! L’autonomie des universités est une erreur colossale. Cette loi ne fait que privatiser les facs, on ne s’intéresse pas aux vrais problèmes des étudiants ». Il n’a pas tord, personne ne s’occupe du taux d’échec préoccupant en licence, aux difficultés à se loger, des orientations mal conseillés. Pour Ahmed le même ton est donné, « Je suis en fac d’histoire et si cette loi est maintenue qui viendra financer ma faculté ? ». Autonomie égale fonds privés. Il est probable que les grosses compagnies accordent plus facilement leurs confiances aux filières où elles pourront tirer parti des recherches et des formations étudiées. Qu’adviendra t-il alors de la philosophie, la littérature, la sociologie ou encore l’histoire ? Autre soucis, cette loi pourrait créer des inégalités criantes entre les universités françaises. Les fonds iront tout naturellement vers les facs prestigieuses comme la Sorbonne, Science Po’ Paris, ou encore Paris VI qui se souciera des autres ? Enfin les universités implantées dans un bassin où l’emploi est fort seront également privilégiées. Qui voudrait financer des futurs chômeurs ? Autre problème pour les étudiants grévistes : l’importante responsabilité donnée au président de l’université. Aurélien en fac de psycho nous explique le topo : « avec la loi Pecresse le président a un droit de véto sur toute les affectations du personnel. Alors pourquoi réellement embaucher s’il peut utiliser des contractuels à outrance ? Avec cette mesure la précarité est au rendez-vous ! Autre absurdité : le conseil d’administration. Avant il était composé de 60 membres, aujourd’hui de 20 à 30 personnes. Résultat c’est la représentation des étudiants qui passe à la trappe avec seulement 3 ou 5 étudiants contre 15 l’année dernière ! ».
L’avis des opposants aux opposants…
Pour Julie en troisième année de droit international cette mobilisation est absurde. « J’aimerais qu’on me laisse bosser en paix ! J’ai des partiels à préparer et je ne peux pas. Et puis franchement tout le monde sait que les cursus universitaires ne sont pas assez pris au sérieux ! Une fac autonome c’est un moyen de restructurer les cursus proposés et d’être plus compétitifs ». La loi Pecresse permettrait aux universités de se prendre en main et d’être plus visibles. Un moyen pour que les écoles privées ne récoltent pas les meilleurs éléments. Vu souvent comme une voie de garage, la faculté perd son sens et son attrait. Romain tout comme Julie n’arrive pas à comprendre ses petits camarades. « Je pige pas ! On demande une renaissance du supérieur et maintenant que c’est fait on revient en arrière. Le pire c’est qu’ils hurlent à la privatisation, mais ne leur a-t-on jamais dit que les universités tournaient déjà avec des fonds privés importants ? Ils ont peur qu’on sélectionne les étudiants à l’entrée des facs. Moi je dis il serait temps !!! Pas mal de ces grévistes sont tout simplement des flemmards, ils ne méritent pas d’être en fac ! » Pour Michel en première année de master d’histoire l’avis est moins tranché : « je suis d’accord avec les grévistes. C’est la méthode que je n’approuve pas. Bloquer les facs c’est tout sauf démocratique, il faut penser au droit d’éducation comme au droit de grève ».
Les manifestants sont certains d’obtenir l’abrogation de la loi Pecresse. Comment leurs en vouloir ? Ils ont tous encore en tête leur victoire contre le CPE. A l’heure actuelle une trentaine d’université est très perturbée et les évacuations par la force se multiplient. Comme un enfant qui joue avec les nerfs de ses parents, la France a décidé de tester son nouveau papa !

Par Belinda Kheddouche

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