question d'une lectrice

Problèmes de mutilation suite au deuil de mon père

June., 25 ans

J’ai perdu mon papa il y a 8 ans d’un cancer des poumons, j’étais alors âgée de seulement 6 ans, et le jour de l’annonce de sa mort, lors de l’annonce je n’ai pas réagi, enfin, pas de pleurs, rien.

Et là, depuis un an et demi, je pense davantage à lui, il m’arrive de souvent pleurer souvent le soir, et même à me mutiler.

J’en suis venue à me demander si je ne vivais pas une sorte de deuil en « décalé ». Je n’ai aucune confiance en moi, et je ne me sens bien nulle part. J’ai l’impression d’être toujours la fille cool et drôle avec qui on aime bien parler, mais sans plus.

On me fait remarquer assez souvent mes problèmes de mutilation, on me demande d’arrêter, je leur réponds que ce n’est pas pour rien que ça fait plus d’un an que je me bats contre ça.

Mais c’est trop fort, à chaque fois que je perds quelqu’un dans ma famille ( ce qui est, à ma triste constatation, assez fréquent chez moi ) ou qu’il y a des problèmes, je me sens comme obligée de m’entailler.

Comment m’en sortir?

réponse de l'experte

Bonjour June,

Quand ton père est mort, tu étais très jeune et tu n'as sûrement pas réalisé ce qu'il se passait. C'était peut être aussi un mécanisme de défense pour toi et tu as poursuivi ta vie qu'elle l'était.

Tu peux avoir un choc post-traumatique et avoir réalisé et être entrée seulement depuis quelques temps dans la phase du processus de deuil.

Ton mal être doit être évoqué, c'est ce que tu fais aujourd'hui avec ce mail mais tu nécessites un accompagnement et un suivi personnalisé . Le fait que tu t'auto-mutiles est une façon d'alerter aussi ton entourage: marquer ton corps de ressentir la douleur.

Je te conseille d'entamer une thérapie afin de parler de la mort de ton père mais aussi de ta propension à utiliser, comme mécanisme de défense aux attaques extérieures, l'automutilation.

Tu peux aller consulter en libéral ou en CMP (centre médico psychologique prise en charge gratuite) ou aller voir le psychologue scolaire, il existe aussi des lieux d'accueil anonymes pour les adolescents, enfin tu as la ligne d'appel gratuite et anonyme fil santé jeunes au 3224.

Amicalement.

Florence, psychologue clinicienne



focus sur l'experte

Florence B

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