La nana du mois d’avril : Almira SKripchenko, Que du bluff !
Ecrit par Marie TERRYle 19 avril 2010
Je me permets cette entrée en matière car je sais qu’elle acceptera ce clin d’œil. J’en prends le pari. Sinon, échec et mat pour moi, clouée au tapis ! Almira Skripchenko, grand maître d’échecs vient d’être sacrée aussi « Meilleure joueuse de poker en 2009, suite à la cérémonie des « Poker Awards France », […]
Je me permets cette entrée en matière car je sais qu’elle acceptera ce clin d’œil. J’en prends le pari. Sinon, échec et mat pour moi, clouée au tapis !
Almira Skripchenko, grand maître d’échecs vient d’être sacrée aussi « Meilleure joueuse de poker en 2009, suite à la cérémonie des « Poker Awards France », qui s’est déroulée fin janvier à Deauville. Elle termine aussi en 3 ème position du France Poker Tour avec un gain de 60 000 euros.
Je l’ai rencontrée et cela a été un plaisir de l’écouter parler de ses passions ! Car elle ne vit que pour le jeu (ou presque). Elle bluffe (et rigole beaucoup entre les coups) peut être, mais quand elle joue, elle joue pour la gagne avec des armes de jeu. « Je suis une guerrière ! » « Mais pas avec des armes de séduction, même si on est une femme ».
De plus en plus de femmes jouent au poker, ¼ des joueurs sont des femmes. Des tournois spécialement organisés par les ladies voient le jour. Elles représentent 20 à 30% des joueurs sur internet et leur nombre augmente dans les cercles de jeux et les salles de casino.
Pour Almira, les femmes « apportent de l’élégance et de la grâce » dans ce monde du jeu. Selon elle, « dans les grands évènements, les joueurs très expérimentés ne font pas de différence entre les hommes et les femmes. Le physique n’est pas dissocié de la personne, on a en face un joueur. On distingue les qualités et la technique de jeu. Point !«
Et comment s’habille Almira en tournoi ? « En jean, avec un petit haut, en tailleur avec des talons aussi mais jamais de décolleté ! Je me maquille peu, du gloss et du mascara, utilise en crème de jour, Nuxe.«
Mais Almira est une femme comme toutes les autres ou presque, elle aime la mode et apprécie entre autres 3 marques qu’elle nous a volontiers citées : Bérénice, Zadig & Voltaire et American Vintage. Elle a du goût, Almira (nous aussi, on craque pour ces marques).
Du goût pour plein d’autres choses comme :
– Paris ? L’amour de ma vie.
– Baudelaire et la littérature française
– L’opéra
– Manger japonais (elle aime aussi le Japon et sa culture)
– Le New York des années 60
– Les films italiens (elle aurait aimé aussi vivre à Venise)
Et comme Almira ne fait pas les choses à moitié, elle veut apprendre l’italien. Almira existe dans les défis. « Il faut toujours se lancer des défis, ne pas avoir peur de prendre des risques, beaucoup travailler. Les rêves ? Pourquoi les atteindre ? Il faut toujours aller plus haut.«
Mais ne croyez pas qu’elle fait guerrière dans la vie, elle se définit elle-même comme une « femme enfant« . Et c’est vrai ! A 33 ans, avec un look un peu ado et une voix douce et calme, elle parait toute jeunette ! Maman d’une petite fille de 3 ans, elle pourrait aussi bien, être la baby sitter …
Son apparence, un grand bluff Vous la voyez, vous n’imaginez pas toutes les parties disputées, les heures d’intense concentration, les victoires, les titres dont elle parle avec beaucoup de détachement. Tout semble très maitrisé. Et cela, c’est aussi elle.
Mais attention, elle est redoutable et redoutée quand elle entre en jeu.Difficile à expliquer à ma fille que mon métier est de jouer. Mais le poker est en fait un sport dont c’est mon métier, pas un jeu d’argent.
Elle se considère donc plus comme une sportive de haut niveau avec tout ce qui va avec : des horaires difficiles, elle joue beaucoup la nuit dans les tournois, des déplacements, beaucoup de déplacements, des enjeux financiers, un entrainement physique de champion avec un régime alimentaire adapté, un coach…
« L’année 2010, dix mois de voyages, dix mois où je ne suis pas à Paris.
Pour m’entrainer avant les compétitions, je fais de l’endurance, je cours sur un tapis. Je ne bois pas ou peu, je ne fume pas. Je choisis mes aliments, privilégie le poisson, excellent pour le cerveau qui est un muscle et les pâtes le soir »( à copier, les nanas).
Almira a commencé à jouer aux échecs à 6 ans.Née en Moldavie de parents joueurs d’échec qui ont voulu lui donner cette possibilité de voyager, de quitter la Moldavie et d’aller de l’autre côté, elle est née dans les années 80 avant la chute du mur. Pour elle, elle n’a pas eu d’enfance. Le regrette-t-elle ? Difficile à appréhender.
Grâce à cette vie, elle voyage et aime cette vie cosmopolite. Elle s’est mariée à un français, lui-même joueur de poker, vit de sa passion … Mais peut on rattraper une enfance ? « Je me retrouve dans ce qu’a écrit Agassi dans son livre, sur son enfance, avec son papa qui le poussait à devenir le meilleur. »
Très vite, elle participe à des tournois, des championnats, gagne aux échecs et devient « Grand Maître d’échecs ». Puis elle découvre le poker commencé par hasard ou presque un soir avec des amis. Et très vite, elle prend le virus. Le mot est faible ? Et gagne ses lettres de noblesse à ce jeu pour lequel elle va vibrer.
Le poker, pour Almira ? « Apprivoiser le hasard comme une grande vertu de la vie ». A méditer.
Douée pour ces jeux d’intelligence, de stratégies ? Sûrement, certainement même. Et cela se transmet apparemment. « Ma fille connait déjà les pièces des échecs à … 3 ans, elle a appris en nous regardant, toute seule. » La relève est assurée ?
Almira apprécie que de plus en plus de femmes jouent à un très haut niveau et obtiennent d’excellents résultats. Il ne semble pas qu’il y ait de la rivalité entre les joueuses. Peut être, cela n’engage que moi, y a-t-il une rivalité devant le boss qui est …Patrick Bruel ! Et oui, Patrick est le patron du Team Winamax dont Almira fait partie, un site de jeux de poker en ligne. Quand elle joue, elle s’appelle « Chessbaby. »
Vous risquez de tomber contre elle mais elle ne dévoilera pas tous ses talents car vous aurez peu de chance de gagner même si pour elle « tout le monde a sa chance
au poker ».
Là où vous risquez aussi de la croiser, c’est dans Paris ! Dans des endroits où elle brunche. Elle adore ! Son lieu préféré ? « Le café Sésame au Canal Saint Martin.« Vous la croiserez aussi à l’opéra ou en train de visiter Paris et d’apprécier les édifices à l’architecture moderne.
Almira, que diriez-vous aux lectrices de TDN ?« Toujours garder la capacité de s’émerveiller par rapport au monde cruel, avoir la quête éternelle du bonheur en tête. La rencontre de l’autre ? Un miracle.
Avoir de la compassion pour autrui.«
Je suis sûre qu’elle n’a pas bluffé en répondant à mes questions, j’en prends le pari !
Et pourtant, elle m’a dit … « Le bluff ,c’est plus que mentir, c’est impressionnant, c’est la meilleure solution.«
Vous dîtes cela pour le poker, ou en général, Almira ? A nous d’imaginer la réponse.Almira garde une part de mystère. Je la remercie de sa disponibilité et de sa gentillesse. TDN lui souhaite plein de belles choses dans les tournois à venir. On va suivre les résultats.
Son actualité ?« Je suis en train de jouer une manche de l’European Poker Tour à San Rémo.
Après je jouerai l’étape du World Poker Tour à Paris au mois de mai.
Et au mois de juin pèlerinage annuel à Las Vegas pour les World Series of Poker. »
Visuels : Crédit Winamax / Laurent Clément
Par Marie TERRY
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