sexualité

Jamais sans mon chien !

Ecrit par Justine Andanson
le 1 octobre 2007

Leona Helmsley, une milliardaire américaine propriétaire entre autres d’une grande chaîne d’hôtels de luxe et de l’Empire State Building, est décédée au mois d’août dernier à l’âge de 87 ans en léguant la plus grande partie de son immense fortune à son chien – un bichon maltais prénommé Trouble –, déshéritant ainsi au passage deux […]

Leona Helmsley, une milliardaire américaine propriétaire entre autres d’une grande chaîne d’hôtels de luxe et de l’Empire State Building, est décédée au mois d’août dernier à l’âge de 87 ans en léguant la plus grande partie de son immense fortune à son chien – un bichon maltais prénommé Trouble –, déshéritant ainsi au passage deux de ses petits-enfants et ne laissant que des « clopinettes » aux autres.
Cette histoire ne vous choque pas ? Mieux, vous trouvez cela parfaitement normal et même carrément attendrissant ? A la place de Leona Helmsley, vous auriez fait exactement pareil ? D’ailleurs, si un jour vous deveniez aussi riche qu’elle, vous n’hésiteriez pas une seule seconde à léguer tout votre argent à votre Rouky adoré – ou à la descendance dudit Rouky – et ce, même si au moment de votre mort vous étiez pourvue d’une bonne dizaine de petits-enfants (après tout ces derniers n’auront qu’à aller bosser, Rouky troisième du nom méritant beaucoup plus qu’eux de vivre dans le luxe en remerciement de toute la tendresse et la loyauté qu’il vous a manifestées pendant des années) ?

Si vous êtes une jeune femme sexy, moderne et indépendante, à mille lieues de l’habituel cliché de la « mémère à son chienchien », et que vous venez pourtant de répondre oui sans sourciller à toutes ces questions, alors il n’y a plus aucun doute : vous êtes une toutoumaniaque ! C’est-à-dire une nana sacrément accro à son toutou et dont le credo pourrait être « jamais sans mon chien ! ». Mais rassurez-vous : ce n’est pas (vraiment) une maladie et de plus, vous êtes loin d’être la seule.
En effet, la « toutoumania » ou « dog attitude » est devenue depuis quelques années un véritable phénomène de société qui, après être né au Japon et s’être largement répandu aux Etats-Unis, a récemment débarqué en Europe où il fait un malheur, notamment en France et en Angleterre. Les toutoumaniaques , dont le nombre est en constante augmentation, vouent un véritable culte à leur chien et rien n’est trop beau ni trop bon pour ces derniers : vêtements haute couture, laisses et colliers griffés, lunettes de soleil, parfums de luxe (Oh my Dog), soins de beauté (manucure, massage, enveloppement de boue, mise en plis, coloration du pelage … ), croquettes au yogourt ou biscuits au foie gras, dentifrice au poulet pour la bonne haleine, panier doublé de soie ou de satin et même… téléphone portable (le Petcell, qui se fixe sur le collier de l’animal et qui peut être activé à distance par son maître).
De nombreuses boutiques et établissements dédiés aux chiens se sont ainsi ouverts un peu partout, comme Mon Bon Chien, la première pâtisserie française pour toutous gourmands ou bien Canicrèche, la première garderie pour chiens esseulés qui ne supportent pas de rester seuls à la maison. Enfin, les grandes enseignes ont elles aussi succombé à la « toutoumania » : Ikéa vient par exemple de lancer un catalogue de vente par correspondance pour les animaux domestiques et le BHV a récemment ouvert La Niche, un espace entièrement consacré à nos compagnons à quatre pattes.
Si les hommes peuvent être eux aussi atteints d’idolâtrie canine aiguë (et il y en a pas mal dans ce cas), la majorité des toutoumaniaques sont néanmoins des femmes et ce, qu’elles soient célibataires ou casées. Car en dépit du bon vieux cliché selon lequel il n’y a que les vieilles filles desséchées qui soient accros à leur caniche, de nombreuses toutoumaniaques sont cependant en couple : ce qui ne les empêche nullement de développer une relation affective très forte avec leur chien. D’ailleurs, qu’une rupture survienne et les voilà réclamant aussitôt la garde exclusive de l’animal – pourtant souvent adopté en commun – et n’hésitant pas à aller jusque devant le tribunal si nécessaire pour l’obtenir. Et si par malchance, la justice tranche en faveur de leur ex, nos toutoumaniaques font alors des pieds et des mains pour s’assurer un droit de visite aussi fréquent que possible.
Même les stars n’ont pas échappé à la « dog attitude ». Si Paris Hilton change de mec comme de string, elle reste toutefois fidèle à ses chihuahuas et se balade toujours avec au moins l’un d’entre eux dans les bras. Charlize Theron est tellement gaga de ses chiens qu’entre deux films, elle passe le plus clair de son temps à les promener sur la plage. Lors de sa séparation d’avec Brad Pitt, Jennifer Aniston a aussitôt exigé et obtenu la garde de leur chien Norman, celui-ci étant devenu – de l’aveu même de la plus populaire des Friends – son meilleur ami et confident. Kylie Minogue, qui réside à Londres, multiplie les allers-retours en Eurostar rien que pour pouvoir promener Sheeba (sa chienne, dont la garde a été confiée à Olivier Martinez) dans les rues de Paris. Dès que Leonardo DiCaprio s’absente pour un tournage, la belle Gisele Bündchen – qui n’est pas en bons termes avec son ex – se précipite à Los Angeles afin d’aller rendre visite à leurs trois chiens. Quant à Britney Spears, elle est tellement folle des ses deux chihuahuas qu’elle leur a même aménagé une chambre spéciale avec des meubles à leur taille !
De nombreux psychologues et psychiatres mettent cependant en garde contre la « toutoumania ». Certains dénoncent le risque que le chien devienne un substitut de conjoint ou d’enfant ; d’autres le fait que la « sensiblerie exacerbée » des maîtres soit exploitée à des fins commerciales ; d’autres encore que notre tendance à attribuer à nos petits compagnons des caractéristiques et des besoins humains peut avoir des répercussions malheureuses sur ces derniers. Enfin, pour les sociologues, le fait d’acheter à son animal des objets dont il n’a pas vraiment besoin peut être le signe soit d’un profond manque affectif, soit carrément de misanthropie !

Ces cas de figure restent toutefois exceptionnels : la plupart des toutoumaniaques gèrent parfaitement leur « dépendance » à leur chien et ont par ailleurs une vie bien remplie, avec un travail intéressant, un conjoint et parfois même des enfants. Et personnellement – je suis sûre que vous serez toutes d’accord avec moi – , je préfère voir un chien adoré même à l’excès que battu ou abandonné au pied d’un arbre.
Alors vive la toutoumania !

Par Caroline Salvetti.

#amour #psychologie #relation #sentiment #sexualité
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