J’aimerai vous revoir …

« J’aimerai vous revoir » c’est la phrase fatale lancée par un beau grec qui va sceller le destin d’Alice dont le mari Philippe s’est mué en véritable psychopathe depuis qu’il est pressenti pour un prix littéraire. Et pourtant, Philippe Musil aime Alice. Alice aime Philippe Musil. Et même si Alice est beaucoup plus jeune que Philippe, elle a bien profité de la vie tout comme lui, jet setter intellectuel aux multiples conquêtes. Mais, parmi leur bonheur apparemment sans nuage, il leur manque cependant quelque chose… Voici le dernier roman de Catherine Siguret faisant suite à « Je vous aime » qui raconte la rencontre des deux héros. Cette fois, on retrouve donc notre couple réuni autour de la tentation de franchir le pas de la tromperie et de la suspicion. C’est dans cette atmosphère lourde et chaude que se provoquera plus que ne s’inscrira l’intrigue. En effet, mort d’angoisse, persuadé d’être trompé, Philippe se lance dans l’écriture d’un roman où sa femme est traîtresse et l’amant irrésistible. Mais en croyant décrire la réalité de sa situation, n’est-il pas en train de dicter l’avenir à Alice ?
Si le premier tiers du volume est très prenant et sait lancer une intrigue intéressante sur le sujet ma foi ultra classique qu’est l’adultère, la suite s’essouffle un peu et n’évite pas quelques clichés où « l’esbroufe » prend le pas sur l’intrigue. Le dénouement m’est apparu un poil « moralisateur » et facile mais je ne vous en dirai pas plus ! Il s’agit d’un roman qui est plutôt destiné à un public abordant la trentaine à mon sens car il raconte l’histoire d’un couple qui, malgré ses allures de « jeune couple », doit apprendre à assumer son âge et ses responsabilités.
L’intérêt de ce livre réside donc principalement dans une approche psychosociale réussie d’un couple fusionnel et plutôt égoïste qui va passer d’une relation assez infantile et tournée sur elle-même, à une prise de maturité au prix toutefois de certaines souffrances et de nombreuses remises en question. « J’aimerai vous revoir » se laisse lire sans peine et décrit avec une bonne dose d’humour le quotidien et les questionnements d’un couple en quête d’identité et d’un sens à donner à leur vie. Et Catherine Siguret retranscrit également de manière très réaliste la flamboyance du désir quand il est tout neuf. Puis, je crois que l’on aimerait toutes un jour qu’un superbe latin lover nous sorte ce genre de phrase… à condition d’être célibataire bien sûr !