question d'une lectrice

Je ne supporte plus ma relation avec mes parents

jeunefille, 24 ans

Bonjour,

Ma rentrée s'est passée, pas extrêmement bien mais il y a pire ! Les notes n'ont pas été terribles mais je me reprends, le temps de me remettre dans le bain. Le fait de ne pas avoir réussi à prendre le rythme dès le début m'a un peu faite paniquer, de plus une nouvelle m'a fait un bouleversement..

J'ai entendu par hasard ma mère au téléphone, puis je l'entends parler de moi, raconter mes circuits scolaires un peu,  dire qu'en quatrième j'avais voulu « suivre les autres » or ça n'a jamais été le cas, je me suis toujours rendue mal à m'en isoler par moments, à en perdre des ami(e)s pour justement ne pas devenir l'un de ces moutons. Ca me rend malade de l'entendre raconter ces choses qui sont fausses, j'en pleure, j'en tremble, je me sens si seule de savoir que mes parents ne sont pas capables de savoir qui je suis.

Pendant ma quatrième la raison qui m'a fait chuter c'est que j'étais à bout.. toutes ces années à toujours prendre sur moi, ne jamais m'exprimer, toujours devoir faire comme si de rien n'était, me taire et pleurer le soir dans ma chambre, les problèmes qui s’amplifiaient, se modifiaient, d'autres se rajoutaient et tout ça simplement dans la relation que j'ai avec mes parents, ça n'était même pas des problèmes de l’extérieur mais comme j'ai déjà dû vous le dire je n'étais que cette enfant encore au stade de bébé qui attendait de connaître l'amour d'une mère, mais tout cet amour m'a, à ce qu'on m'a raconté, effrayé, mes parents ont dû être inconsciemment blessés, eux s'attendaient à avoir une petite fille qu'ils pourraient aimer, tandis que moi je les rejetais, ils ont, comme tous les parents fait des erreurs, étant des personnes vraiment hors du commun l'une a une éducation très stricte et une vision du monde assez.. peu humaine.. tandis que l'autre est tout l'opposé mais ses souffrances du passé l'ont rendu intolérante et impatiente et lorsque elle perd son calme elle devient clairement la personne la plus exécrable et blessante.. alors en grandissant je l'ai pas supporté, je l'ai détestée. La tension est montée, je me suis posé toutes les questions imaginables, j'ai pleuré, j'me suis mise à me détruire vers le début du collège en me disant que j'étais le problème. 

La seule chose qui permettrait de tout arranger c'est qu'elle accepte la vérité, c'est elle qui m'a détruite, qui m'a rabaissée et fait perdre le peu de confiance en moi que j'avais, elle me déstabilise, passe du chaud bien douillet au froid et j'en peux plus, c'est pour cela qu'en quatrième j'ai déroché, puis l’internat m'a aidée.

Ce soir là quand je l'ai entendue dire ça puis dire que je faisais semblant d'être mal, que de toute façon l'an prochain j’avais intérêt à y arriver parce que déjà elles m'avaient laissé deux ans pour « me reprendre », et que si je me ratais ça serait tant pis pour moi.. cela m'a brisée.

L'an prochain je retourne dans le public donc chez moi tous les soirs, et ça va repartir comme avant, je suis pas assez forte pour supporter ça et je vais rater ma vie et j'ai toujours cette culpabilité en moi de « si j'avais pas été là ils seraient heureux, et si c'était vraiment moi le problème ? ».

Je ne sais plus quoi faire…

réponse de l'experte

Chère jeunefille

Ce que tu vis à l'air extrêmement douloureux, tellement douloureux que tu en deviens un peu confuse par moments... Il y a visiblement comme tu le décris si bien des problèmes de communication dans ta famille. Tu évoques en effet qu'une de tes mères raconte des choses qui sont fausses, que tu ne vis pas, que tu t'efforces même de combattre, qu'elle ne respecte pas tes choix... Bref...visiblement, la situation est bloquée et vous avez déjà l'air d'avoir eu des thérapies familiales, toi tu as déjà vu psychologues et psychiatres... Je pense malheureusement que l'une d'entre vous ou toi n'étiez pas prêtes à ces thérapies, ou ce n'était pas le bon moment, car les choses bloquées sont restées en l'état et la communication ne marche pas mieux. Tu souffres d'un profond mal être, et prendre soin de toi est aussi une priorité. Il faut donc continuer les soins jusqu'à ce que les choses se débloquent d'une manière ou d'une autre. Visiblement tes mères ont l'air de tout faire, selon elles, pour débloquer la situation, tandis que toi tu as le sentiment que tu n'as pas le droit à la parole et que elles ne savent pas t'écouter, ni te comprendre. Parfois, écrire ce qu'on ressent permet de peser ses mots, et de ne pas démunir la personne en face qui devrait répondre du tac au tac. L'écrit libére et permet à l'autre de trouver aussi les mots juste face aux interrogations. Cela se tente, tu sembles telement touchée par cette situation !

Continue à prendre soin de toi !

Courage

Morganne


focus sur l'experte

Morganne

Morganne

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