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Une rencontre d’exception avec Grand corps malade

Ecrit par Margaux
le 3 novembre 2010

Juste avant la sortie de son troisième album, « 3ème temps », Grand corps malade nous a accueilli pour une soirée intime et musicale dans son deuxième chez-lui, le Réservoir. Ambiance cosy, fauteuils de velours, lumières tamisées, le Réservoir était habillé de chaleur pour cette rencontre toute particulière avec celui qui vient à la fois […]

Juste avant la sortie de son troisième album, « 3ème temps », Grand corps malade nous a accueilli pour une soirée intime et musicale dans son deuxième chez-lui, le Réservoir.

Ambiance cosy, fauteuils de velours, lumières tamisées, le Réservoir était habillé de chaleur pour cette rencontre toute particulière avec celui qui vient à la fois de revenir sur le devant de la scène musicale et d’être papa.

Très à l’aise, Fabien Marsaud, alias Grand corps malade se tient juste devant nous, un micro à la main. Il est entouré de ses potes, Medhi, son ami réalisateur qui film ses clips et Mike, son pianiste, qui attend devant le clavier. Introduction musicale, évidemment. Les premières notes de son nouveau single « Roméo kiffe Juliette » se font entendre, on reconnaît tout de suite le morceau. S’en suit deux autres pour bien nous détendre et nous mettre dans l’ambiance. On y retrouve son univers, ses textes et surtout sa voix grave si spéciale. 

Il vient ensuite s’assoir à quelques mètres à peine de nous, l’estrade et la scène on oublie, ici on est entre amis, tout le monde est à la même enseigne. On aime son attitude cool et naturelle, celle du mec qui est resté le même et qui aime toujours autant partager avec les autres.

TDN : Pourquoi avoir choisi le Réservoir pour cette soirée ?

« On est un peu chez nous ici. J’ai fait mon premier spectacle en solo ici en 2005. Le slam c’était vraiment un truc collectif et là pour une fois j’avais un spectacle pendant une heure a capela. La première fois que j’ai joué avec des musiciens sur scène, c’était ici. La première fois qu’on a fait les soirées « ça peut chémar », le cabaret urbain, c’était ici. C’est un lieu que j’aime bien, qui est convivial, il y a des bonnes ondes et on toujours démarré là et donc voilà j’aime le Réservoir. »

TDN : Pour ton troisième album, tu as choisi le titre phare : « Roméo kiffe Juliette ». Est-ce que tu peux nous en parler un peu plus. Quelles ont été tes motivations, tes inspirations ?

« Il y avait deux objectifs, d’abord m’amuser à retranscrire, à notre époque, le grand classique. Je voulais faire à ma façon mon Roméo et Juliette. Du coup, j’ai choisi notre époque et c’est pour cela que j’ai volontairement choisi des mots très modernes. Déjà dans le titre il y a « kiffe », c’est volontaire et dans le texte je parle d’iPhone, de textos, de sandwich grec. Le deuxième enjeu, c’était mettre du fond dans ce texte-là, mon Roméo est musulman, ma Juliette est juive et donc les parents ne veulent pas qu’ils se voient. Mais mon Roméo aurait pu être noir et Juliette blanche, il aurait pu y avoir un riche, une pauvre, ils auraient pu être de nationalités différentes… C’est vrai qu’aujourd’hui les choses qui divisent les gens ne manquent pas. J’ai pris l’axe des religions, ça aurait pu être un autre. »

TDN : Sur un point de vue plus large, qu’est-ce qui t’inspire, comment tu travailles ?

« Je ne me mets jamais à ma feuille en me disant : « aujourd’hui je vais écrire ». Dans la vie de tous les jours je croise des choses qui m’inspirent. Du coup quand je me mets à ma feuille j’ai une idée très précise du sujet que je veux traiter et de comment je vais le traiter. Il faut que ça murisse un peu avant, pour trouver l’angle d’attaque et lier le fond et la forme. Si je veux parler d’un sujet, je trouverais les mots. Si j’ai quelque chose à dire, j’arrive toujours à le dire. Il faut juste qu’il est y une vraie envie. »

TDN : Au moment de choisir les morceaux de l’album, comment tu t’y prends ?

« Il y a deux choses, je mets les textes qui me plaisent le plus et j’essaye que l’album soit varié. Je ne cherche pas forcément une cohérence. Ce que j’aime quand j’écoute un album, c’est qu’il y ait des textes qui me fassent sourire, des textes un peu plus durs, un peu plus graves et des textes plus observateurs. Sur le nouvel album, comment sur les autres, les thèmes sont assez variés. Je trouve bien que les musiques composées sur mesure sur les textes, soient aussi variées. Du coup, on passe d’une humeur à une autre. »

TDN : Justement, tu fais du slam en musique, quelle est ta relation avec la musique et comment se passe tes choix musicaux ?

« Ce n’est pas moi qui fais les compo, je suis incapable de créer une mélodie, j’écris le texte toujours a capela et j’ai une idée de l’ambiance musicale que j’aimerais voir sur ce texte. Je sais si je veux un texte un peu rythmé, un texte plutôt doux, un truc intimiste ou avec de la batterie. J’ai la chance de pouvoir bosser avec plusieurs compositeurs, je leur donne le texte en leur disant : « voilà ce que j’imagine, mais fais à ta sauce ». C’est vrai que les compositeurs travaillent vraiment sur mesure sur le texte. Dans mon texte il y a des images, eux ils mettent la musique sur les images comme dans un film. C’est leur talent de faire que la musique colle avec le texte. »

TDN : Et leur point de vue ?

« Les musiciens disent que c’est intéressant de bosser avec moi, parce que c’est différent. Tous ceux qui ont déjà accompagné des chanteurs, me disent que ce n’est pas du tout le même exercice. Il n’y a pas de themo déjà définit, il faut écouter le texte. Grâce aux concerts qu’on a fait, on a beaucoup progressé sur l’écoute mutuelle. Et on essaye de construire un morceau ensemble. »

TDN : Tu as toujours eu à cœur de travailler avec tes amis et de faire des collaborations avec d’autres artistes. Quels seront tes collaborations artistiques dans ce nouvel album ?

« Sur cet album, il y a deux collaborations. Dont un duo avec Charles Aznavour. On avait parlé de faire ce duo il y a deux, trois ans déjà, il m’avait demandé d’écrire le texte. Donc c’est moi qui ai écrit le texte pour nos deux parties. Du coup au-delà de la fierté, de l’honneur de du prestige de faire un duo avec Charles Aznavour, je voulais profiter de ce duo pour faire vraiment un beau morceau et de ne pas faire juste un duo d’images. J’ai essayé de raconter quelque chose dans ce texte, il s’appelle « Tu es, donc j’apprends », un peu la suite de « Je pense, donc je suis » et c’est un texte sur le dialogue, le partage, l’échange. On a tout à y gagner si on s’ouvre aux autres.

Et la deuxième collaboration c’est une chanteuse lyrique Elise Oudin-Guilles. J’ai déjà collaboré avec elle lors des soirées « Ça peut chémar ». On a petit cabaret urbain avec pleins d’artistes de pleins de cultures urbaines différentes, il y a du slam, du rap, de la vidéo, du théâtre d’impro et au milieu de tout ça il y a Elise, qui vient apporter une touche de douceur. C’est une chanteuse d’opéra, soprane, qui a une très belle voix. Sur cet album, on a un duo qui s’appelle « L’heure d’été » et dans le refrain elle chante « Summer time ». C’est plutôt un standard de jazz et elle le chante vraiment différemment, lyrique. Et moi j’écris des complets pour amener au « Summer time », à « L’heure d’été » qu’elle donne dans le refrain. »

TDN : Par rapport à ta paternité, tu viens de devenir père. Ça ne t’a pas donné envie de faire une pause ?

« Je n’avais pas envie de faire une longue pause, parce que pour être un bon père il faut être épanoui et moi je ne peux pas me croiser les bras chez moi. Pour tout dire, j’ai écrit ce texte (ndlr : « Définitivement », la chanson qui parle de la paternité) avant qu’il naisse, mais maintenant, il a bientôt six mois. Du coup, depuis six moi je suis avec lui jours et nuits. C’est vrai que ça va être un peu plus dur avec la promo… En ce moment, je le vois un peu moins. La tournée c’est dans trois, quatre mois donc il aura encore grandi. Mais OUI, je m’étais organisé pour être super présent les cinq premiers mois et l’accueillir dans de bonnes conditions. En plus, je suis un mec assez équilibré, je n’aime pas faire des tournées super longues, dormir dans un bus, ne pas savoir quel jour on est, jamais rentrer chez moi. C’était déjà le cas avant d’être père… J’aime avoir les pieds sur terre. Du coup je vais faire des séries de deux, trois concerts maximum et je rentre chez moi trois, quatre jours et puis je repars. J’ai toujours fais comme ça et là je le ferai d’autant plus, pour le voir le plus souvent possible. »

TDN : Un projet artistique qui te tient à cœur ?

« Mathias Malzieu, le chanteur de Dionysos, a écrit un livre qui s’appelle « La mécanique du cœur ». Ce livre il en a fait un disque, et ce disque est un peu la bande originale du livre, avec pleins d’artistes : Jean Rochefort, Olivia Ruiz, Emily Loizeau, Bashung… et moi. Et depuis deux ans, Mathias Malzieu est en train d’en faire un film d’animation avec des images très belles, très particulières. Forcément, les invités de l’album vont être amenés à faire leurs personnages… Moi, je vais faire la voix du méchant Joe. »

Allez voir la vidéo exclusive de la soirée au Réservoir et suivez toutes les actualités de ses tournées dans toute la France sur le site de Grand corps malade. L’album est déjà dans les bacs, n’attendez pas pour vous le procurer et l’écouter en boucle. C’est un vrai concentré de poésie orale, de paroles touchantes et de moments de liberté ! 

Par Margaux Rousselot de Saint Céran

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