Si je vous dis le mot « rugby », à quoi pensez-vous immédiatement ? A une nouvelle religion où les dieux peuplent les stades ? Certes, mais pas seulement … C’est aussi un sport se jouant à 15 et qui est devenu de plus en plus populaire cette dernière décennie. C’est encore un évènement que […]
Si je vous dis le mot « rugby », à quoi pensez-vous immédiatement ? A une nouvelle religion où les dieux peuplent les stades ? Certes, mais pas seulement … C’est aussi un sport se jouant à 15 et qui est devenu de plus en plus populaire cette dernière décennie. C’est encore un évènement que nous ne saurions méconnaitre puisque nous hébergeons dès ce vendredi jusqu’au 20 octobre la Coupe du Monde de Rugby. Alors, pourquoi ne pas nous informer un peu plus sur ces adeptes du ballon ovale ?
Pour commencer, c’est un jour de novembre 1823, lors d’un match de football, qu’un élève du collège de Rugby, au nord-ouest de Londres, saisit le ballon avec la main puis, à la surprise générale, le dépose dans le but adverse : le « rugby-football » était né…
C’est aujourd’hui un sport fédérateur qui charrie des valeurs positives et bénéficie d’une couverture médiatique et d’un engouement croissants. Il bénéficie aussi de moyens financiers de plus en plus élevés et d’une image devenue très glamour grâce à la sortie annuelle de son célèbre calendrier qui expose à nos yeux subjugués de magnifiques musculatures et de belles gueules aux yeux ténébreux et au sourire ravageur …
Mais, revenons au jeu lui-même, si vous le voulez bien. Son objectif est de marquer plus de points que l’adversaire, soit en marquant des buts soit des essais et… Stooooop ! Encore un ènième sport de balle me direz-vous ? Marre du foot ! Oui d’accord, c’est un sport de balle mais nous aurions tort de le confondre avec son cousin footballistique. Ne serait-ce déjà pour ne pas passer pour une bille (même ovale) auprès de nos congénères masculins ! Sport de contact, le rugby fait appel à la force et à la vélocité, et nécessite également une forte organisation stratégique tout en s’appuyant sur un solide corpus de règles.
De la « chisteras » à la « cocotte » en passant par la « bajadita » ou la « tortue béglaise » (non mesdemoiselles, rien de scabreux là-dedans), le jargon du rugby est très étendu. Alors, pour ne pas rester sur la « touche » et tout en ne rentrant pas trop dans les détails, voici quelques règles de base pour vous aider à évoluer dans le monde merveilleux « de l’ovalie » :
Retenons simplement que le match se joue en deux mi temps de 40 minutes chacune et que c’est l’équipe qui a marqué le plus de points qui a gagné. Les points se marquent au pied ou en marquant des essais :
Un essai consiste pour un joueur d’une équipe à porter le ballon au-delà de la ligne de fond du terrain de jeu, appelée ligne d’essai, et de la poser dans la zone d’en-but en exerçant une pression de haut en bas (on parle d’aplatir un essai). L’essai vaut cinq points.
Au pied, on peut marquer des points en passant d’un coup de pied le ballon entre les poteaux en forme de H situés au centre de la ligne d’essai, au dessus de la barre transversale.
Après un essai, l’équipe qui a marqué peut tirer un coup de pied au niveau du point où l’essai a été marqué. Un essai en coin est donc difficile à transformer, un essai entre les poteaux étant une formalité à transformer. Il y a donc une incitation à marquer le plus au centre possible, ce qui est plus difficile. Et c’est pourquoi vous verrez parfois des joueurs continuer à courir dans la zone d’en-but pour essayer d’obliquer vers les poteaux, afin de faciliter le travail du botteur. La transformation donne deux points ; un essai transformé vaut donc en tout 7 points.
En cours de jeu, une équipe peut tenter de faire passer la balle entre les poteaux. On appelle cela un drop, car le joueur lâchera (en anglais to drop) la balle qui devra toucher le sol avant d’être frappée. C’est une façon de profiter d’une domination passagère en face des poteaux, quand l’équipe pense qu’elle n’aura pas le temps où les moyens de franchir la défense pour aller à l’essai.Un temps de jeu se déroule ainsi :
l’équipe qui a la balle progresse vers l’en-but adverse jusqu’à ce que le porteur de la balle soit plaqué (ou qu’il marque un essai, bien sûr). Il doit alors aussitôt lâcher la balle. Un regroupement se forme, ses partenaires protégeant la balle pendant qu’un autre s’en saisit et la passe aux autres membres de l’équipe pour qu’ils reprennent la progression.
Le porteur de la balle ne va pas toujours jusqu’au contact : il peut passer la balle à un partenaire (toujours en arrière) avant d’être plaqué, il peut aussi s’en débarrasser d’un coup de pied, soit visant uniquement à faire reculer les adversaires quitte à leur rendre la balle, soit en tapant dans l’espoir de la récupérer lui-même.
Le jeu continue jusqu’à ce qu’une faute soit sifflée ou que la balle sorte de l’aire de jeu par le côté, une « touche ». La touche se joue au niveau où la balle est sortie du terrain, sauf si elle sort directement d’un coup de pied sans toucher le terrain, auquel cas la touche est jouée de là où le coup de pied a été frappé.
Une faute involontaire est sanctionnée de la fameuse mêlée (quand les joueurs forment cette drôle d’« araignée » de bras et de jambes) : huit joueurs de chaque équipe (les plus gros gabarits, qui portent le numéro 1 à 8 au début du jeu) forment un dôme, et l’un des joueurs, le demi de mêlée (n°9) lance la balle dans les pieds de ses partenaires, qui vont tenter de progresser en faisant reculer la mêlée adverse, et si elle reste inamovible, feront sortir la balle par l’arrière où elle sera saisie et passée à la main comme après un regroupement. Et quid des joueurs ? Pour n’en citer que quelques uns de notre XV de France et dont les noms sont déjà sur toutes les bouches : le très en vogue Sébastien Chabal, Fabien Pelous, Raphaël Ibanez, Sergio Parisse, Christophe Dominici et surtout Geoffroy Messina (l’actuel « coverboy » du calendrier 2008 intitulé « Enchaînés au ballon »…). Pensons également au fleuron des joueurs mondiaux tel le célèbre Jonah Lomu, Daniel Carter ou Carl Hayman pour les impressionnants All Blacks néo-zélandais, Rodrigo Roncero pour l’Argentine ou encore Brian O’Driscoll pour l’Irlande.
Voilà, vous savez l’essentiel des règles de bases du rugby, en tout cas, bien suffisamment pour suivre un match. Le reste vous sera expliqué au cours des matchs par les commentateurs.
Maintenant que les portes du stade s’ouvrent à vous, êtes-vous prêtes pour aller en finale et soutenir vos joueurs favoris ? Alors, top départ ce vendredi en match ouverture contre l’Argentine et n’oubliez pas de crier : « Allez les Bleus » ! (ça au moins, on connaissait déjà …)
Par Ariane-Isabeau Noël
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