Gainsbourg, une vie héroïque : enfin une bonne nouvelle pour le cinéma français

Après sa bande dessinée « le chat du Rabbin »  Joann Sfar a réussi à réunir plus de quinze millions d’euros pour son premier film « Gainsbourg, vie héroïque » une biographie de l'auteur de « La javanaise« . Le réalisateur a réussi par la même occasion l'une des œuvres cinématographiques françaises les plus originales qu'il ait été donné de voir ces dernières années. Sfar n'a pas hésité à mêler son propre univers à celui du chanteur, changeant ainsi les codes de la biographie.

Après Piaf et Mesrine, c’est au tour de Gainsbar de renaitre de ses cendres, le temps d’une séance de cinéma. Mais depuis le succès de « La Môme », la biographie cinématographique française est devenue un genre à part entière. Si le genre ne donne pas toujours l'occasion de s'enthousiasmer, certains films échappent aux pièges de la reconstitution poussiéreuse. C'est le cas du premier essai de Joann Sfar .

Plutôt que de retracer, façon saga académique, le parcours de son personnage du premier au dernier souffle, Sfar opère des choix radicaux dans la biographie de Gainsbourg. Il refuse d'emprunter les autoroutes de la reconstitution.
Preuve supplémentaire de l'inspiration du cinéaste, les choix radicaux du casting. Plutôt que de sélectionner un acteur pour singer Gainsbourg, Sfar a souhaité qu'Eric Elmosnino incarne le personnage. Loin des imitations laborieuses auxquelles on aurait pu avoir droit, le comédien, plus connu jusqu'alors pour ses prestations théâtrales, est simplement bluffant.