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V.V. Brown travelling like the light

Ecrit par Justine Andanson
le 30 novembre 2010

V V Brown est à la fois une chanteuse, une songwriter, une interprète, une multi-instrumentiste et une productrice. Dans le monde de cette jeune femme de vingt-quatre ans, l’amour sonne comme la plus parfaite des mélodies. Les deux sont difficiles à définir, dit-elle. Pourtant, les chansons de son premier album en sont remplies à ras-bord. Voilà de la musique qui se rapproche de la performance car étant dramatique, charismatique et, très souvent, complètement délirante ; de la pop haute définition à l’efficacité diabolique. « C’est fait avec honnêteté. Je ne parle pas d’être recouverte de diamants ou d’avoir une coiffure parfaite. »

“Crying Blood” ouvre les hostilités. Composée par Brown sur une guitare à une corde (nous en reparlerons plus tard), cette chanson illustre avec brio son talent pour mélanger des mélodies enlevées avec des paroles au désespoir crépusculaire. On retrouve en effet cette combinaison à plusieurs reprises sur un album qui parle de la vie de V V mais qui évoque également une relation spécifique avec un enfoiré bien précis. « D’une certaine façon, composer “Crying Blood” a été libérateur parce que je laissais tout sortir et il me semblait que j’instaurais une distance. Cependant, le simple fait que j’écrivais toujours des chansons à propos de lui signifiait que je n’étais pas aussi libérée que je le pensais. » Comme V V le réalise à présent, ces chansons lui ont permis de clore un chapitre. Avec l’image violente de son titre, le vers « falling like a comet from a broken sky » [tombant telle une comète d’un ciel brisé] et le retour final de V V sur terre une bosse sur la tête, “Crying Blood” a constitué un processus cathartique dont a résulté une chanson pop particulièrement entraînante.

« Je me souviens avoir écrit ma première chanson quand j’avais cinq ans. Je jouais les mêmes notes en boucle et à partir de ce moment, j’ai su tout simplement que la musique jouerait un grand rôle dans ma vie. » Elle passait ainsi ses fins d’après-midi dans le grenier en compagnie de ses quatre frères et sœurs à s’imaginer faire partie d’un groupe et jouer à Top Of The Pops. A l’école, V V était presque méconnaissable. A l’heure du déjeuner, elle s’asseyait sur la pelouse de la cour d’école et se demandait, comme elle s’en souvient elle-même, « Je me suis toujours senti un peu à l’écart », explique-t-elle. Cette double vie, extravertie ou secrète selon l’humeur, court à travers l’album. Chaque dimanche, elle se rendait à la messe et chantait au sein du chœur gospel de l’église. A la maison, son père et sa mère écoutaient Aretha, The Rolling Stones, Ruth Brown, Elvis Presley, Queen et même la musique de SuperMario. Tout ce qui comportait une mélodie faisait l’affaire. Il est facile de comprendre comment V V a hérité de cette personnalité à la fois théâtrale et charismatique. Le résultat est un mélange éclectique et excitant, mais V V préfère le qualifier de « J’avais l’impression d’avoir été mis au rencard quand subitement…Bang !… un nouveau garçon a débarqué dans ma vie et m’a donné l’impression d’être une princesse. »

Si “Crazy Amazing” a constitué une explosion de joie pour V V, les choses n’allaient pas si bien que ça quelques années auparavant. Elle avait quitté l’Université pour se lancer dans la musique et, après avoir signé avec une major à l’âge de dix-neuf ans, tout semblait trouver sa place. Elle se retrouva alors à Los Angeles où elle travailla avec de grands producteurs et finit par faire des backing vocals sur le premier album des Pussycat Dolls. Mais quelque chose clochait. «Les artistes que j’adore, d’Alicia Keys à Amy Winehouse parviennent à toucher les gens parce qu’ils ne se compromettent pas », réalise-t-elle à présent. « J’étais fauchée ! », s’exclame-t-elle. Si fauchée en réalité qu’elle avait du vendre son clavier pour payer son billet de retour. « je ne passais pas ma journée affalée devant les émissions de télé. Chaque jour était consacré à faire de la musique, chaque instant de neuf heure à deux heure du matin. » L’argent lui faisait tellement défaut que V V s’acheta une guitare à une corde aux puces, utilisa son rouge à ongle pour marquer les frets et écrivit “Crying Blood” le lendemain. « Je me réveillais le matin et je n’avais aucune idée de ce que j’allais écrire. » Ce sont ces sessions qui aboutirent à ces extraordinaires chansons qui lui permirent de décrocher un nouveau contrat avec Island. Ses morceaux vous rendent accroc dans la seconde. Ils sont également d’une honnêteté incontestable. Les paroles demandent le sens de tout cela tandis que les mélodies, par leur vitalité et leur gaieté constituent autant d’éléments de réponse. La contradiction marche à plein, l’auditeur passant de la gaieté à la tristesse et inversement en l’espace de trois minutes.

« Et, mon Dieu, il m’en a fallu du temps pour en arriver là. » Respectueuse de cette ligne de conduite, alors qu’elle s’apprête à sortir son album dans le monde entier, V V a jeté à la poubelle le style de vie de L.A., préférant déménager à Londres pour vivre chez sa tante avec ses sœurs. « Pourquoi changer ? Tout ce que je veux, c’est une vie simple, remplie de musique extraordinaire. »

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