La scène se déroule dans un futur pas si lointain, en 2030 ou 2040, dans la maison d’un couple d’âge mûr. Le père, sur son trente et un, un peu étranglé par le col et la cravate qu’il ne porte que lors des grandes occasions, arpente fébrilement le parquet bien ciré du salon. La mère, […]
La scène se déroule dans un futur pas si lointain, en 2030 ou 2040, dans la maison d’un couple d’âge mûr. Le père, sur son trente et un, un peu étranglé par le col et la cravate qu’il ne porte que lors des grandes occasions, arpente fébrilement le parquet bien ciré du salon. La mère, très élégante dans une robe toute neuve, plisse le front d’un air concentré tandis qu’elle vérifie une dernière fois la parfaite ordonnance du couvert. Tous deux attendent avec impatience l’arrivée de leur fils qui, ce soir, vient enfin leur présenter celle qu’il leur a décrite comme la femme de ses rêves et avec laquelle il vient tout juste de se fiancer.
Ding dong, on sonne. Les parents se précipitent pour ouvrir la porte et leur fils apparaît, tenant par la main une ravissante jeune femme.« Maman, Papa, je vous présente TX178912. Mais comme c’est un peu long, elle préfère qu’on l’appelle Tix, tout simplement ». Le père, un large sourire aux lèvres, donne une chaleureuse poignée de main à l’intéressée tandis que la mère l’embrasse sur les deux joues en s’exclamant :« Enchantée de vous rencontrer, Tix, vous ne pouvez pas savoir à quel point mon mari et moi sommes heureux de vous connaître enfin ! Alors dites-moi…de quelle génération de robots êtes-vous, exactement ? ».
Non, chères lectrices, il ne s’agit pas d’un extrait du dernier roman de science-fiction à la mode mais bel et bien de la réalité, du moins de celle qui existera peut-être d’ici une vingtaine ou une trentaine d’années, et dans laquelle le mariage entre un humain et un robot sera non seulement possible mais également …pratiqué. C’est en tout cas ce qu’affirment de plus en plus de chercheurs dans le domaine de l’intelligence artificielle, comme par exemple le britannique David Levy , qui vient de se voir décerner un doctorat par l’université de Maastricht (Pays-Bas) pour sa thèse intitulée Relations intimes avec des partenaires artificiels dans laquelle il soutient – tenez-vous bien – que l’amour, le sexe et même le mariage avec les robots sont inévitables.
Selon lui, en effet, les comportements affectifs, amoureux et sexuels de l’homme sont parfaitement transposables à des robots : ayant analysé les différentes raisons pour lesquelles nous tombons amoureux, il en a conclu que la plupart d’entre elles étaient programmables, donc pouvant être facilement inculquées à un robot. De plus, toujours selon lui, l’élaboration de robots de plus en plus sophistiqués et ressemblants à s’y méprendre à l’être humain, associée à une conception du mariage de plus en plus tolérante, ne pourra qu’aboutir à cette évolution assez particulière des mœurs . David Levy va même jusqu’à prédire la légalisation de cette drôle d’union d’ici 2050 !
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Et il n’est pas le seul à penser ainsi . Interrogé sur le sujet, Henrik Christensen , fondateur du Réseau Européen de Recherche en Robotique , a déclaré qu’il prévoyait l’arrivée du sexe avec les robots d’ici cinq ans : d’après lui, la question n’est pas de savoir si cela va se produire mais quand. De son côté, le roboticien Ronald Arkin , de l’Institut de Technologie d’Atlanta , affirme qu’il existe déjà un certain nombre de personnes qui seraient prêtes à se marier avec des objets sexuels ( !) et que ce sont ces gens-là, qui ont souvent du mal à entretenir une relation de couple traditionnelle, qui pourraient vouloir épouser un robot si cela devient un jour possible. Pour eux, une telle union serait la solution idéale ( ?) à leurs problèmes relationnels. Quelques chercheurs évoquent aussi l’éventualité d’utiliser les robots pour prévenir les crimes sexuels : cependant, pour l’instant, aucun d’entre eux n’est mesure de dire si cela se révélera réellement efficace.
Cette thématique de la relation homme-robot, qu’elle soit amicale ou amoureuse, n’est cependant pas nouvelle : elle a en effet maintes fois été traitée au cinéma , par exemple dans des films comme Robocop , la trilogie des Terminator ou plus récemment dans le bouleversant A.I Intelligence Artificielle de Steven Spielberg. Et figurez-vous que même la publicité s’y est mise : témoin, la campagne pour le dernier rasoir Philips intitulée Robotskin, une autre idée du futur dont vous avez déjà sûrement vu le spot télévisé.
Mais personnellement, si le fait que des gens puissent avoir des relations sexuelles avec des robots ne m’interpelle pas plus que ça (après tout, les sex toys – dont certains sont très sophistiqués – sont pratiquement devenus des objets de la vie courante) et si je comprends que les robots peuvent également leur servir à tromper leur solitude, j’ai néanmoins beaucoup de mal à concevoir que l’on puisse en tomber amoureux et vouloir se marier avec ! Parce qu’il ne faut pas perdre de vue un point qui reste essentiel : aussi fidèles que peuvent ou pourront être les robots dans leur reproduction des comportements et sentiments humains, ils ne possèderont toutefois jamais ce qui, à mes yeux, constitue notre essence, l’âme . Traitez-moi de nounouille romantique si vous voulez mais pour moi, lorsqu’on tombe véritablement amoureux de quelqu’un, c’est avant tout d’une âme : ne parle-t-on pas « d’âme sœur » ? Voilà pourquoi il me paraît impossible d’aimer un être totalement artificiel, même dans trente ou quarante ans et même si celui-ci a la tête de Jude Law dans A.I Intelligence Artificielle (quoique là, ça mérite peut-être réflexion …). Ce qui signifie que si un jour avoir un mec-robot devient effectivement tendance, ne comptez pas sur moi pour la suivre !
PS: Et vous, vous en pensez quoi?
Par Caroline Salvetti.
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