Interview

Interview de Caroline de Surany, auteur de « Va vers ta peur »

Ecrit par Justine Andanson
le 21 avril 2019

3 ans après notre portrait sur Caroline pour la "Nana du mois de mai", nous avions envie de l'interviewer de nouveau à l'occasion de la sortie de son roman "Va vers ta peur", aux éditions Marabout. Un livre sur la quête de soi, à travers un voyage initiatique en Inde qui a bouleversé Caroline, à un tournant de sa vie où elle perdait pied. Grâce au dépaysement, aux rencontres, aux expériences qu'elle vivra loin de Paris, loin de son blog, loin des paillettes..., Caroline va affronter ses peurs et finir par se retrouver. Interview de l'ex-blogueuse (Caroline Daily) qui nous parle de son nouveau livre, ses projets, ses envies... Une nana du mois d'avril très inspirante !

Pourquoi ce livre ?

J’avais envie de raconter ce qui m’était arrivé, car à l’époque quand j’ai lâché mon blog, personne a compris mon geste. Pourquoi je lâchais « ce truc qui fait rêver », ce métier que beaucoup de jeunes femmes avaient envie de faire… J’avais envie de mettre des mots sur quelque chose qui était difficilement racontable. Comment peut-on être malheureux en réalisant un rêve lorsqu’on se rend compte que ce n’est pas le sien? Je trouvais ça hyper important de le partager au plus grand nombre. Je ne savais pas trop comment faire, et je me suis dit que le livre serait le meilleur moyen.

Et pourquoi écrire ce livre maintenant, et pas directement après avoir fait ce voyage ?

J’avais besoin de guérir avant de pouvoir écrire. Les gens de mon entourage, les personnes avec qui je bossais pensaient que j’avais pété les plombs. J’avais besoin de leur expliquer… En revanche, j’avais besoin de prendre le temps pour leur dire. Leur dire que je m’étais trompée de rêve. J’étais arrivée au bout du truc et que ce n’était pas pour moi. Je ne pouvais pas rêver mieux et pourtant j’étais super malheureuse. Il y avait un truc qui ne collait pas.

Que racontes-tu dans le livre ?

Je raconte mon histoire en un voyage en Inde. Mais en réalité, ça a été plusieurs voyages…. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle je dis que c’est un roman et non un récit parce que ce n’est pas exactement comme ça que ça s’est passé. Ce livre parle de mon histoire, et tous les gens, que je cite dans le livre, je les ai vraiment rencontrés… les choses que j’ai faites aussi, mais ça s’est fait en plusieurs voyages. Je suis repartie, je suis revenue. Mais ça n’avait pas d’intérêt selon moi de confier ces allers-retours. Donc j’ai condensé. C’est un livre sur la quête de sens, un voyage intérieur.

Comment s’est opéré le retour entre ton retour d’Inde et ton livre ?

Il fallait que je me positionne, que je trouve un métier, comment gagner ma vie. Mais en même temps, je ne voulais pas me tromper à nouveau, donc pas envie d’aller trop vite non plus. J’étais fauchée, je ne savais pas quoi faire. Puis j’ai eu l’opportunité d’ouvrir mon cabinet de coaching avec un loyer modéré pour commencer cette activité. Le problème, c’est que très vite, je me suis rendue compte que faire du coaching les uns à la suite des autres, ce n’était pas ça non plus ! Alors, j’ai voulu affiner en faisant des formations plus pointues, dont l’hypnose. Cela stimule la créativité – il faut créer des scénarios, chercher des symboles, ça allait dans le sens de la thérapie – mais même chose, le fait d’accueillir les gens les uns après les autres, à la chaine, ça n’allait pas pour moi. Du coup, j’ai fait une formation de naturopathe, car je me disais que je pourrais proposer quelque chose d’hyper complet à mes clients et que ça me permettrait de varier, selon les besoins.

Mais j’ai réalisé au fil des mois, au fil des séances avec les gens que j’aidais au quotidien, que ce n’était pas suffisant si je voulais faire bouger les choses à plus grande échelle….

Du coup, j’ai commencé à faire des conférences, et ça m’a beaucoup plu. Puis à la suite d’une conférence sur l’Ikigai, j’ai été repérée par une éditrice et j’ai renoué ainsi avec l’écriture pour mon premier livre « Mon programme Ikigaï, 12 semaines pour trouver le secret de votre bonheur » aux éditions Marabout. Et là, je me suis dit mais ça que je veux faire : écrire ! J’aime l’écriture, j’écris depuis toujours, c’est naturel pour moi et en plus, avec les livres je pourrais partager mes idées au plus grand nombre.

CAROLINE DE SURANY - Mon programme ikigai : 12 semaines ...

 

Et pour le livre « Va vers ta peur », comment ça s’est fait du coup ? Tu as proposé ce projet à ton éditrice après Ikigai ?

Non, pas tout à fait… Après Ikigai je cherchais avec mon éditrice un nouveau projet autour de la quête de soi, on tâtonnait, j’avais pensé à plein d’idées mais on ne trouvait pas la bonne. C’est en me rendant à Bordeaux pour la promo d’Ikigai, à l’issue d’une discussion dans le train avec la directrice financière des éditions Marabout que le projet est né. On discutait de nos vies et je lui ai parlé de mon voyage en Inde, de ce que ça m’avait appris, de ce que ça avait changé en moi etc. Et elle m’a dit « Il faut vraiment faire un livre là-dessus, c’est génial ! ». La semaine suivante, je signais le contrat. Et quelques mois plus tard, « Va vers ta peur » sortait en librairie.

Cela ne t’avait jamais traversé l’esprit ?

Si bien sûr, même pendant mon voyage ! J’avais pris plein de notes… mais ça ne s’était pas concrétisé et ça m’était aussi sorti de la tête. Puis après, ça s’est fait assez vite, car je sais travailler dans l’urgence. C’était facile pour moi car je savais ce que j’allais dire. La scène d’ouverture à Cannes, je l’avais même déjà écrite pendant un atelier d’écriture. Coucher les mots sur papier, c’est naturel. Ce qui était plus dur, c’était de pousser le dialogue intérieur, sur ce que je ressentais.

Est-ce qui t’arrive de regretter ce choix d’avoir « changé de vie », d’avoir tout plaqué ?

A part pour des invitations dans des Palace (rires). Sincèrement, j’étais tellement mal, tellement pas à ma place… que ce mal-être pour rien au monde, je n’aimerais le revivre. J’étais carrément en train de jouer un rôle. Et jouer ce rôle en permanence, c’est très fatigant. J’étais à des kilomètres de mes envies, de mes valeurs, de qui j’étais vraiment.

Aujourd’hui, tu continues tes consultations ?

Je continue mes consultations mais très peu de façon ponctuelle, j’aime aider des gens à monter des projets surtout quand les projets collent à mes idées, mes valeurs. Mon but n’est pas tant de travailler dans le bien-être mais d’apporter du bien-être aux gens. J’ai un vrai panel d’outils pour encourager les gens que je coach (naturopathie…).

Aujourd’hui, j’accompagne quelques personnes dans des projets et j’écris. En revanche, j’aimerais intervenir davantage dans des conférences. Et j’adore animer des ateliers aussi pour 5,6 personnes mais c’est l’organiser qui est compliqué… (rires)

caroline de suranyCaroline de Surany

Toi et les réseaux sociaux ?

Je ne suis pas douée pour ça ! J’ai essayé et ça ne prend pas encore… J’ai les bonnes idées, je n’ai pas l’énergie pour moi-même ! Instagram c’est un média qui m’échappe un peu. Il faut trouver un angle bien précis, et je suis loin d’être monomaniaque.

Toi et l’écriture après ce roman ?

J’ai un nouveau projet de livre… Je suis entrain d’écrire un livre sur la fausse couche.

Un roman autour des fausses couches, de la peur d’être enceinte, l’angoisse de l’accouchement, j’en suis aux balbutiements et n’ai pas encore d’éditeur dessus.

Je voudrais que ça soit un livre qui parle d’un sujet profond, sérieux, un peu triste mais heureux aussi avec plein d’espoir. Je ne veux pas que ça soit mon histoire mais un sujet universel avec des éléments qui me sont arrivés mais pas seulement…

Je vais sortir une BD sur l’éducation bienveillante en janvier 2020 chez Delcourt et une BD « Slow conso » autour des réflexes à adopter pour consommer moins et mieux chez Marabout à paraître en octobre prochain.

Tu as d’autres projets dont tu aimerais nous parler ?

Avec mon homme, on va créer, diffuser et promouvoir des audioguides drôles pour les musées ! Voici le lien vers son expérience Airbnb qui cartonne.

Et bien sûr, en attendant de créer des « Cafés Solution », un concept basé sur l’intelligence collective, où chaque personne exposerait son problème et tout le monde l’aiderait à trouver une solution,  je continue d’animer un groupe sur le concept de la garde-robe capsule.

 

(Re)lire notre article sur Caroline, en 2016.

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