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Ask.fm : le réseau social des ados ou les dangers de l’anonymat

Ecrit par Marine Maurice
le 7 février 2014

Ask.fm est le nouveau réseau social à la mode chez les ados. Questions, chasse aux « like », mais aussi insultes et humiliations en tous genres rythment cette plateforme. TDN a mené l’enquête. Retour sur un phénomène qui prend de l’ampleur un peu plus chaque jour, tout en étant la bête noire des parents.  

Ask.fm a vu le jour en 2010 en Lettonie. Depuis, le réseau social à la réputation sulfureuse, prônant l’anonymat des utilisateurs, a fait le tour du monde, comptabilisant aujourd’hui quelques 60 millions d’utilisateurs. C’est le 3ème réseau social après Facebook et Twitter.

Le principe

A la base, il s’agit de poser des questions anonymement ou pas. En effet, il est toutefois possible de se créer un compte avec son nom et ses photos. 

Les dangers

  • N’importe qui, par exemple, un homme de 50 ans peut décider de se créer un compte en se faisant passer pour un ado. A la différence de Facebook, tout le monde peut parler à tout le monde, il n’y a pas besoin d’être ami. Un certain nombre d’affaires de pédophilie via Ask.fm a été rapporté.
  • Certains adolescents sont victimes d’insultes gratuites, d’harcèlement, voire même, de menaces de mort. Des suicides d’adolescents sont survenus, après que ceux-ci aient alerté la police et le site des menaces et pressions dont ils étaient victimes.

Aujourd’hui, les autorités, comme le premier ministre britannique David Cameron, et même des marques, comme Vodafone, Ebay, Mc Donald’s,…  appellent au boycott du site, en vain, le nombre d’utilisateur continuant de grimper.

Afin de tenter de comprendre ce qui attire les jeunes et les pousse à s'inscrire, nous les avons interrogés. Voici leur témoignage.

Cynthia, 16 ans 

« Je me suis inscrite sur Ask.fm car de plus en plus de gens le partageaient sur Facebook. C’est devenu une mode, je ne pouvais pas y échapper. Je trouvais originale l’idée de pouvoir poser des questions anonymement, pouvoir demander à quelqu’un des choses que je n’osais pas en tant que « moi ». Je ne me doutais pas que je recevrais autant d’insultes et d'ecouragement au suicide de la part de personnes anonymes. C’était très dur au début, je n’en dormais plus, et puis, j’ai appris à passer au dessus, afin que ça ne me blesse plus. Tout le monde est sur Ask.fm, je n’imagine pas me désinscrire maintenant, même si je ne trouve désormais aucun intérêt particulier à ce site. »

Mélanie, 18 ans

« On s’inscrit sur Ask.fm de la même façon qu’on s’inscrit sur un autre réseau social, on suit le moov. Je ne l’utilise pas anonymement. Je ne l’ouvre même pas tous les jours comme mon Facebook, mais quand j’ai un moment où je m’ennuie. J’ai été victime d’insultes mais ça ne me touche pas, je me dis que ce sont des gamins que je ne connais pas et qui n’ont rien de mieux à faire. Je ne le conseille cependant pas aux personnes trop sensibles. »

Laura, 14 ans

« J’avais plusieurs amies inscrites sur Ask.fm, et je trouvais le principe plutôt cool. En plus des questions, on peut partager la musique qu'on écoute, c’est sympa. Mais il y a une sorte de rivalité sur Ask.fm : celle qui aura le plus de like, celle qui sera la plus belle, la plus populaire … Du coup, forcément, pour qu’il y ait une plus belle, il doit y avoir une plus moche. On m’a traitée de grosse, de moche, et j’en passe, et je suis, à un moment, rentrer dans le cercle vicieux de répondre par des insultes moi aussi. Ma mère a découvert ma page et a alerté la police. Aujourd’hui, j’ai pris du recul et ne suis plus touchée, mais je conseille vraiment aux personnes fragiles de ne pas s’y inscrire, et aux parents d’y veiller. »

Les témoignages recueillis montrent que la majorité des ados inscrits sont victimes d’insultes et menacent, mais aucun ne se désinscrit, car, ce serait pour eux s’isoler, rompre un lien social.

Nos conseils 

  • Désactiver la fonctionnalité anonyme dans le paramétrage des comptes, cela vous évitera de recevoir des posts anonymes, car ce sont eux qui sont insultants.
  • Bloquer les messages suspects, l’auteur ne pourra alors plus vous contacter.
  • Porter plainte. Ask.fm est une plateforme publique, les propos injurieux, humiliants, racistes, … y sont totalement interdits.
  • Signaler à vos parents si cela va trop loin, et si vous êtes parents, gardez un oeil sur la page de vos ados.
  • Encore mieux : Ne vous inscrivez pas !

Même si la direction de Ask a promis de faire des efforts, 50 modérateurs externes gèrent les posts de 60 millions d’utilisateurs. Une multitude de réseaux sociaux existent et sont plus sûrs, alors chez TDN, on a décidé de boycotter.

Par Marine Maurice

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