culture

L’érotisme de plus en plus présent dans la littérature

Ecrit par Margaux
le 13 novembre 2012

Le sexy et en particulier le BDSM ((Bondage-Domination-Soumission-Sadomasochisme) – tout un programme – n’est pas apparu du jour au lendemain titiller nos vies de chastes bonnes soeurs. Les français – libertins que nous sommes – n’ont jamais gardé leur langue dans leur poche concernant leurs pratiques sexuelles, alors les écrire était également un jeu d’enfant. […]

Le sexy et en particulier le BDSM ((Bondage-Domination-Soumission-Sadomasochisme) – tout un programme – n’est pas apparu du jour au lendemain titiller nos vies de chastes bonnes soeurs. Les français – libertins que nous sommes – n’ont jamais gardé leur langue dans leur poche concernant leurs pratiques sexuelles, alors les écrire était également un jeu d’enfant.

Puis la littérature a laissé place à l’image et le thème du BDSM se retrouve aujourd’hui dans la BD et bien sûr sur les écrans des salles obscures.

Un peu d’histoire littéraire…

La littérature érotique existe depuis que l’homme sait écrire, peut-être même depuis qu’il sait dessiner. En effet, le livre d’illustration du Kâmasûtra, reste l’une des plus grandes références en terme d’ouvrage pornographique universel.

Le libertinage d’autrefois décrivait déjà les pratiques du BDSM. En témoigne « Justine ou les Malheurs de la vertu » de Sade, écrit en 1791. Si il est vrai que ce livre a fait scandale, il a aussi connu un immense succès avec de multiples rééditions. C’est d’ailleurs de lui que vient le SM, puisque le mot « sadisme » (la pratique qui implique d’infliger de la douleur à son partenaire) vient de nom de Sade. 

Dans la littérature plus moderne française, nous retrouvons les poèmes érotiques de Charles Baudelaire, les romans de Georges Bataille ou « La Comtesse au fouet » de Pierre Mac Orlan publié en 1909. Ou encore l’autobiographie pornographique de Catherine Millet, « La vie sexuelle de Catherine M ». Ainsi que les romans de Françoise Rey comme « La femme de papier ».

On ne peut évidemment pas passer outre le livre « Histoire d’O » de Pauline Réage, publié en 1954. Un roman qui aurait pu inspirer E.L. James, mais qui certainement dû lui faire plus peur qu’autre chose… Puisque la soumisse du roman n’est en rien l’héroïne de 50 Shades, mais bien une esclave totale, un objet appartenant à son maître, son propriétaire.

La BD coquine

L’érotisme en bulles, on la pensait plus adressée à un public masculin. On imagine des filles de joie se faire pénétrer à la ronde par des hommes aux sexes impressionnants, des images pornographiques trash, violentes. En bref, tout ce que les femmes redoutent.

Pourtant la bande dessinée a évolué vers une réappropriation des codes pornographiques. Aujourd’hui des collections entières sont exclusivement imaginées pour un lectorat féminin. Comme par exemple la version féminine de Fluide glacial : Fluide G.

Des femmes dessinent pour des femmes, et ça change tout. Car notre regard sur la sexualité est différent. Ce qui excite les hommes ne fait pas fantasmer la majorité des nanas, et inversement. 

A lire, notre préféré : « Fraise et chocolat » d’Aurélia Aurita.

L’évolution de l’image de notre sexualité

Attention, soyons claires dès le départ, lorsque nous parlons de films pornographiques, nous ne nous faisons plus référence aujourd’hui au films X, clairement adressés à un public masculin. L’unique élément de ces films qui peut exciter une femme, c’est la stimulation sonore, pas l’image !

Bien que le thème du BDSM soit « revenu à la mode » récemment, il a déjà été abordé à travers le cinéma. On pense notamment à la relation passionnelle dans « La leçon de piano » de Jane Campion ou le film de Michael Haneke, « La pianiste » où Isabelle Hupert aime s’infliger des douleurs physiques. A croire que le piano inspire les réalisateurs…

L’image de notre sexualité est aussi dévoilée à travers la publicité. Cette dernière met en scène la nudité et la sexualité et ce, de manière de moins en moins suggestive.

Zoé Piveteau, psychologue clinicienne et experte SexoPsycho de TrucdeNana explique : « c’est ainsi que l’érotisme, la pornographie, puis l’échangisme ou le sadomasochisme, quittent l’intimité des foyers pour devenir visibles par tous et accessibles pour tous. C’est la démocratisation de la sexualité sous toutes ces formes. ».

Parlons du buzz : 50 Shades of Grey

Pour se mettre dans l’ambiance, un peu de musique… « Sex & Violence » des Scissor Sisters.

Dans le livre, c’est la jeune Anastasia Steele, 21 ans et encore vierge, qui tombe amoureuse d’un milliardaire aux penchants pervers BDSM. Christian Grey souhaite faire de la jeune innocente et inexpérimentée Ana, sa soumise.

Disons que s’il n’avait été beau comme un dieu grec, richissime, séduisant, mystérieux et surtout inaccessible, notre héroïne aurait bien vite pris ses jambes à cou. Pourtant elle est prête à s’adonner à lui, à se faire attacher les mains, fesser, punir, soumettre donc… par amour. Seulement ?

Soyons clair, Anastasia est une femme imaginée, c’est le fruit des fantasmes de l’auteur qui en fait une femme sexuellement parfaite. Comment ? Parfaite dans son abandon corps et âme à l’autre et dans sa capacité de jouir à la moindre caresse de Christian. Si les hommes lisent ce livre en se disant qu’une telle femme existe, ils seront bien déçus de ne jamais en trouver une seule !

Zoé Piveteau nous dit que « ce qui fait jouir Anastasia, c’est de se sentir à la merci, de se sentir possédée comme un objet. C’est pour cela qu’elle peut jouir toutes les 10 pages ! Parce qu’atteindre l’orgasme quand on est dans une vraie rencontre à deux, cela prend plus de temps. ».

Il ne s’agit pas de grande littérature, et cette excès de jouissance surréaliste écœure la lectrice qui remet alors en question sa propre facilité à atteindre l’orgasme. Pourtant ce qui donne envie de tourner les pages, c’est finalement l’évolution de la relation amoureuse. Christian va-t-il changer par amour ? Réussira-t-il à guérir affectivement de ses penchants malsains ?

On constate que l’histoire de la littérature érotique ne date pas de la sortie de 50 Shades. Ce livre démocratise plutôt un phénomène considéré comme une perversion psychologique et clinique il y a quelques années. C’est l’évolution logique de ce qui est acceptable socialement. Zoé Piveteau nous le confirme  : « ce qui aurait pu être considéré comme indécent ou pornographique en 1900 va devenir érotique au fil des années, voire normal, banal aujourd’hui. » Le BDSM en est l’exemple.

Pourtant il semble aussi significatif de dire que 50 Shades of Grey a beaucoup plus choqué les mentalités puritaines américaines. En France, la majorité des critiques qualifie le livre comme un peu niais. « Il me semble qu’il fasse surtout fantasmer les américaines coincées dans leurs représentations sexuelles et qui se sentent obligées de surenchérir pour oser vivre la sexualité. », conclu Zoé Piveteau. 

Pour les curieuses qui veulent découvrir la tendance du BDSM dans la mode et connaître l’avis psy/sexo de notre experte, lisez notre dossier !

Par Margaux Rousselot de Saint Céran 

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