Au secours, le 12 du mois de janvier arrive, le jour des soldes
Ecrit par Marie TERRYle 11 janvier 2011
Je déteste ce jour. Je suis triste et j’ai peur. Je me réjouissais d’être un cadeau de Noël, fièrement emballé dans du papier de soie ou argenté voire doré, j’aurais même accepté d’être affublé d’un gros nœud rouge, c’est dire, pour trôner au pied du sapin, adulé, convoité par beaucoup de regards, regardé avec passion, […]
Je déteste ce jour. Je suis triste et j’ai peur.
Je me réjouissais d’être un cadeau de Noël, fièrement emballé dans du papier de soie ou argenté voire doré, j’aurais même accepté d’être affublé d’un gros nœud rouge, c’est dire, pour trôner au pied du sapin, adulé, convoité par beaucoup de regards, regardé avec passion, et tout de suite entrainé dans une chambre pour un doux moment.
Mais je n’ai pas fait partie des heureux élus.
Pourquoi ? Trop grand, trop petit ? Trop cher ?
Nous y voilà, une vile question d’argent. Je n’y peux rien moi. Je n’ai jamais eu mon mot à dire sur ma valeur et je suis constamment rabaissé au fil des jours qui passent !
J’envie mes amis partis eux avant qui vivent bien au chaud dans des placards dorés peut être et me sent déprécié devant eux qui ont été choisis, appréciés, aimés.
J’en suis sûr qu’ils ont déjà été fièrement montrés, ont connu les fêtes et leurs apparats, ont brillé, ont été complimentés.
D’autres ont été privilégiés et se la sont joués produits privés ou en avant-première, un peu star en ce début d’année.
Je me retrouve ce 12 janvier, apeuré : je vais être jaugé, soupesé, voir tiraillé entre deux hystériques
On me collera des étiquettes négatives, des moins… que rien de toutes les couleurs, jaunes, rouges pour être bien visibles, moi qui n’ai envie que d’être caché, étiquettes même pas en harmonie avec mon moi, mon teint.
Je vais délaisser le confort douillet d’un cintre pour me retrouver dispersé dans un bac avec une promiscuité qui risque encore de me jouer des tours pour me retrouver en dernière démarque. Quelle horreur !
On doit en plus veiller, faire des nocturnes, voire des WE sans augmentation, tout est revu à la baisse, alors !
Au mieux, je peux me retrouver sur le devant de la scène, exposé aux regards bienveillants, j’aurais connu quelques heures de gloire, mais même cela disparait en
ces fameux jours de janvier. Les vitrines sont bariolées de panneaux où est toujours écrit ce même mot lancinant et assez dur à entendre que je vous laisse deviner.je ne le prononcerai pas.C’est mon anti vol à moi, ma façon de me protéger.
Je me réconforte en me disant que nous sommes tous logés à la même enseigne, ou presque, qu’on travaille chez ZARA ou dans de grandes maisons chics et connues.
Et encore certains n’auront pas ma chance. Leur calvaire risque de durer .Ils finiront dans de pauvres braderies ou à se geler sur les marchés ou pire encore has been en 2012.
Quelle triste fin ?
Venez vite m’achever, euh, m’acheter le 12 janvier à 8 heures tapantes.
Il y n’aura pas eu d’intimité avant la vie commune,je n’aurais même pas eu le droit d’être essayé. Mais je pense que tout ira bien car j’aurais été une « bonne affaire », ce qui me réconforte un peu.
Enfin, j’espère sinon, je serais encore délaissé,coincé dans une pile ou montré du doigt comme ridicule ou idiot ou encore pire, inutile, le mot qui tue et soumis à des taquineries ou réflexions désobligeantes.
Qui suis-je ?
Je suis un Article Soldé Anonyme.
Par Marie TERRY
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