beauté

Laura Mercier se dévoile : interview

Ecrit par Justine Andanson
le 1 juin 2010

Laura Mercier est une maquilleuse professionnelle mondialement reconnue et créatrice de sa propre ligne de maquillage. Spécialisée dans le " camouflage" et le make-up "zéro défaut", Laura sublime le teint comme jamais et redonne confiance à toutes les femmes qui utilisent ses produits. Naturelle, spontanée et passionnée, nous avons rencontré cette femme incroyable. Elle nous a dévoilé ses petits secrets et nous a raconté son parcours ...

Justine A. : Pouvez-vous nous raconter quelques moments clés de votre parcours ? Des petites anecdotes ? …

Laura Mercier : La plus drôle des anecdotes est sans doute que je n’ai pas du tout désiré ce succès. Toutes mes rencontres, toutes les réussites que j’ai connues, je ne les ai pas du tout provoquées… Je ne cherchais ni la notoriété ni les paillettes. Quand certains projettent et mettent tout en oeuvre pour réussir moi qui était timide, plutôt introvertie, je cherchais plutôt à freiner la machine.
J’étais guidée par ma passion pour l’art et par l’amour de mon métier. C’est le plaisir qui me dirigeait. Dès que l’on me proposait un travail prestigieux ou si je devais maquiller une grande star, je disais non ! Je n’avais pas confiance en moi, je ne me sentais pas capable même si au fond de moi … je savais que je pouvais y arriver. C’était la barrière de la timidité qui m’en empêchait.
Par exemple, lorsque pendant 3 ans, on m’a proposé de maquiller Madonna, j’ai refusé. J’avais très peur … je voulais rester tranquille. En plus, elle avait une réputation qui me foutait la trouille ! Très exigeante et un charisme dingue.

C’est le photographe avec qui j’ai travaillé pendant 10 ans, Steven Meisel, qui m’a dit que j’étais dingue et qu’il fallait absolument que je maquille Madonna. Il m’a redonné confiance en moi ! Il me disait « elle va t’adorer ! ». Il m’a tellement monté la tête … si bien, que j’ai finis par la rencontrer. Je me suis rendue chez elle dans son appart à New York. Elle était sans maquillage, nature, en joli pyjama … Dès le moment où je lui ai serré la main, j’ai su que ça irait ! Et en effet, elle a laissé libre cours à ma créativité et à mon imagination. Elle était agréable et professionnelle. Cette rencontre fait partie des petites anecdotes sympathiques de mon parcours …

Mon autre moment clé qui a été aussi un immense challenge, fut ma rencontre et mon travail avec Steven Meisel. Une personnalité fascinante avec qui ce n’est pas toujours facile de travailler … Ce fut un grand tournant dans ma carrière. Il fallait se donner entièrement à sa création ! Etre efficace, performante, ne jamais se relâcher … C’était difficile mais si fort comme sensation !

Enfin, l’autre rencontre incroyable que j’ai vécu lors de ma carrière fut celle avec Sarah Jessica Parker (Sex in the city) qui est devenue une très bonne amie à moi et avec qui j’ai passé des moments inoubliables. C’était pro et cool de travailler avec elle. C’était si plaisant !
Il faut savoir que ce n’est pas toujours le cas avec les stars ! Quand j’avais 23 ans, au tout début de ma carrière, j’ai été traumatisée par une star française … Elle avait été si odieuse avec moi que j’ai mis longtemps à accepter de maquiller des célébrités.

Justine A. : Qu’est-ce qui vous a donné envie d’être maquilleuse ?

Laura Mercier : Après mes études dans une école d’art à Paris, j’étais un peu déroutée … Je ne savais pas quoi faire. Une chose était sûre : je voulais rester indépendante ! J’avais quitté le domicile familial, il fallait que je me débrouille. C’est à cette époque que je me suis dirigée vers le maquillage. Pas du tout par passion, mais plutôt par lassitude. J’étais très manuelle, j’aimais la couleur … mais de là à dire que c’était une révélation … C’était plutôt de la provocation vis-à-vis de ma mère. Cela dit, ce fut un vrai challenge ! Il fallait que je réussisse dans cette voie.Je suis alors rentrée à l’école Carita pour travailler dans l'art de la beauté. J’ai alors découvert un métier incroyablement plaisant, sérieux, et très intéressant. Pendant 2 ans, je suis devenue une inconditionnelle des conseils du maquilleur Thibault Vabre avec qui j’ai collaboré par la suite et je me suis découverte une nouvelle facette, celle d’une maquilleuse passionnée et créative. D’étudiante, je suis passée maquilleuse professionnelle en représentant la marque puis professeur en maquillage car j’adorais enseigner. En parallèle, j’ai commencé ma carrière en studio avec Thibault en tant qu’assistante puis en volant de mes propres ailes.

Justine A. : Et votre ligne de maquillage, est-ce un souhait personnel ou le fruit d'une rencontre déterminante ?

Laura Mercier : J’ai passé de nombreuses années pendant ma carrière de maquilleuse en France et aux Etats-Unis à développer des techniques pour m’adapter aux différentes étapes de mode en maquillage et à les utiliser sur le terrain. Par exemple, dans les années 80, il y avait un réel travail de recherches de couleurs, il fallait que le maquillage soit naturel mais qu’il cache les imperfections. Et moi personnellement, je testais aussi quelques astuces de camouflage !
J'aimais créer, inventer … Je désirais vraiment réaliser mes propres produits. Alors après deux échecs auprès de différents sponsors qui n’avaient pas les capitaux pour me financer, j’ai rencontré une femme du Texas qui avait tous les atouts pour m’aider à lancer ma marque. C’est ainsi que nous nous sommes lancées dans cette belle aventure. Bien sûr, il fallait respecter mes choix de création !

Justine A. : Quelles étaient et quelles sont vos conditions de création ?

Laura Mercier : Il fallait que je guide TOUT ! Que ce soit au niveau de la texture ou au niveau de la couleur. Je refusais tout produit qui provoque des allergies et des irritations. C’était ma recette sans parfums et avec peu de conservateurs. Je prenais tous les devants ! Je ne voulais pas de « fla fla » bourré de fioritures et de bonnes odeurs, je voulais de l’efficacité avant tout. Pour tout ce qui touche le visage, il fallait des produits performants, utiles, efficaces ! Pas de bullshit ! Je voulais que l’on conserve mon âme jusqu’au bout …

Justine A. : Votre marque est connue dans le monde entier, mais qu’en est-il en France ? Vos produits ne sont pas tous faciles à trouver …, pourquoi ?

Laura Mercier : Ma partenaire est Texane et pour la petite histoire, c’est l’Etat des Etats-Unis que je déteste le plus … Alors imaginez les disputes ! On est aux antipodes l’une de l’autre d’un point de vue politique. Heureusement qu’il y a le perfectionnisme et l’amour du travail bien fait qu’on a en commun ! Alors petite revanche personnelle ? Peut-être ! En tout cas, elle ne s’intéressait pas du tout à la France, mon pays. Elle voulait conquérir l’Asie malgré mon désir fort de faire découvrir ma marque en France et de séduire les françaises. Evidemment, elle a tardé le plus possible et comme en France, ça coûte très cher de faire connaître sa marque et qu’on a des façons différentes de mener le business, imaginez les complications … Lourd financièrement, et difficile.
Mais depuis l’arrivée de mes nouveaux partenaires, on est en train de développer notre marché en France et pas seulement à Paris ! C’est devenu un pôle d’intérêt pour nous. Au niveau prestige, on ne peut pas aller en Europe sans passer par Paris et avoir un agent là-bas.

Justine A. : Le Secret Camouflage, est-ce votre produit phare ?

Laura Mercier : En effet, le secret Camouflage c’est véritablement mon produit chouchou. J’ai eu de l’acné d’adulte de 26 à 30 ans à cause du stress et le seul produit de maquillage couvrant que j’utilisais était Dermablend. Ça camouflait les imperfections sans avoir forcément une base en dessous. On pouvait l’appliquait directement à peau nue. C’est à cette époque que j’ai crée ce concept de teint parfait. Ce concept que j’ai conçu de A à Z ! J’étais obsédée par la peau. Quand j’ai développé ce problème d’acné, j’ai moi-même tout testé pour réussir à camoufler mes boutons ! Le futur du maquillage passait par le naturel qui camoufle ! Pas le fond de teint plâtre qui couvre tout et qui ne fait pas du tout naturel. Le but c’est d’avoir à la fois les bons outils et de savoir les appliquer. Le camouflage, c’est véritablement le produit que j’emmènerai sur une île déserte. Ça devient votre meilleur ami ! Alors qu’au début quand on le voit pour la première fois, on le trouve dur et sec. Mais il faut juste savoir comment l’appliquer, prendre son temps et les bons accessoires, le pinceau efficace … Il faut assimiler la texture, l’adapter à sa peau.
Il est important de former les maquilleurs pour qu’ils puissent à leur tour enseigner aux femmes comment se maquiller avec cet incroyable camouflage.

Justine A. : Quelle est la valeur ajoutée du maquillage Laura Mercier?

Laura Mercier : Les textures sont professionnelles, plus concentrées et plus efficaces. Cela dit, elles demandent plus de pratique et de précision.C’est facile d’utilisation parce que l’efficacité est immédiate et le résultat est naturel. Les couleurs sont proches de la carnation de la peau. Le maquillage doit faire parti de soi. Laura Mercier permet aux femmes de s’accepter.

Justine A. : La mode du BIO, cela vous a influencé dans vos compositions ?

Laura Mercier : Depuis longtemps j’y songe, mais pour tout vous dire, en maquillage ce n’est pas forcément parce que c’est BIO que c’est sécurisant à 100% et parfait. Si on n’utilise pas un minimum de conservateurs, le produit tourne. Donc, si on utilise un produit 100% BIO, il faut en parallèle faire attention à sa conservation. Chez Laura Mercier, on essaye au maximum d’utiliser des produits hypoallergéniques et qui se rapprochent du naturel. Dans certains cas, on est bien sûr obligé d’opter pour des produits de synthèse qui conservent l’efficacité du produit à tous les niveaux. Nous ne sommes pas excessifs, on allie le naturel des produits raffinés aux produits de synthèse de très bonne qualités, efficaces et sans danger.

Justine A. : Comment voyez-vous l’avenir du monde des cosmétiques ?

Laura Mercier : Du naturel mais plus performant et plus « luxé », qui nous fait rêver mais qui est bon pour nous grâce aux nouveaux supports technologiques. On retourne aux sources mais on reste dans le féminin, dans l’efficacité et dans l’innovation. Aujourd’hui, les femmes s’irritent la peau avec les lasers, la pollution … Ainsi, je pense que dans l’avenir, on allégera les textures, on les rendra plus innovantes ! Une crème très hydratante qui ne graisse pas …

Justine A. : Si vous deviez définir vos nouveautés en quelques mots ?

Laura Mercier : Paradoxales, accessibles, diverses ! Du naturel mêlé de couleurs flamboyantes. Des yeux charbonneux si la bouche reste sobre, des yeux discrets avec une bouche rouge !

Justine A. : Quel est votre premier geste beauté ?

Laura Mercier : Comme je suis du soir et pas du matin, je me passe de l’eau très fraiche sur le visage pour me réveiller. J’ai un mécanisme très lent et ça, c’est le meilleur truc qui me réveille et me réveille la peau ! Un réveil tonique les premières minutes puis je bois tranquillement mon thé vert et quand je peux, je fais des exercices de yoga pour le dos.

Justine A. : Quels sont les conseils beauté pour avoir une peau sans défauts ?

Laura Mercier : Il ne faut pas utiliser des produits trop abrasifs. Il ne faut pas trop en faire, et sauter sur le miroir dès qu’on rentre du bureau et s’exploser un bouton ! C’est le pire et ça créé des cicatrices. Il faut se relaxer et prendre un peu de distance vis-à-vis des ces problèmes de peau. Si c’est un acné de stress, un acné d’adulte, il faut travailler directement sur ça. Faire du yoga, de la méditation, et bien sûr boire beaucoup d’eau, manger équilibré et sainement, limiter le sucre et les excitants. La cigarette et l’alcool, on oublie ! Etre saine, ça a vraiment une incidence sur la peau.
Bien nettoyer la peau le soir et le matin avec des produits doux pour peaux mixtes et normales et pas trop parfumés, et éviter les soins alcoolisés car ça va provoquer le contraire et la peau va mal réagir. Si notre peau se déshydrate, elle va provoquer encore plus de sébum !

Côté maquillage, je conseille le camouflage allié à un fond de teint neutre et sans huile. Il ne faut pas cacher le bouton avec le fond de teint sinon vive le plâtre ! Il faut mettre un minimum de fond de teint pour voiler les rougeurs et après sur le bouton, appliquer le camouflage avec un pinceau et le faire à la lumière du jour. Prendre son temps si besoin est mais le faire bien !
Il faut bien faire rentrer les pigments, laisser disparaître le camouflage dans les pores pour que la rougeur disparaisse jusqu'à ce que ce soit joli, et invisible. Et après sans déplacer ce qu'on a fait, délicatement, avec la houpette on applique de la poudre libre pour fixer le maquillage. Mieux vaut choisir un fond de teint liquide qu’on appliquera avec une éponge de bonne qualité car on le travaille mieux que de choisir un fond de teint compact qui fait rapidement sale et qui est trop couvrant. Il faut également choisir la bonne couleur, celle qui convient à notre peau.

Merci à Laura Mercier pour nous avoir consacré cette interview !

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