sciences

La nana du mois de Mars : Professeur Tebello Nyokong

Ecrit par Justine Andanson
le 1 juin 2010

Ne soyez pas effrayées par son titre de professeur, elle vous met très vite à l’aise par son sourire, sa joie de vivre, sa générosité et sa grande disponibilité.Je suis ravie de lui décerner ce titre, la Nana du Mois, surtout ce mois de Mars, le mois de la Journée de la Femme car elle […]

Ne soyez pas effrayées par son titre de professeur, elle vous met très vite à l’aise par son sourire, sa joie de vivre, sa générosité et sa grande disponibilité.
Je suis ravie de lui décerner ce titre, la Nana du Mois, surtout ce mois de Mars, le mois de la Journée de la Femme car elle est l’emblème même d’une femme qui s’est imposée dans un monde qui lui était au prime abord fermé car elle était une femme, une femme noire et une femme de sciences. Mais elle a surtout reçu un autre titre, une grande distinction et c’est pourquoi, elle mérite mon modeste article, elle est au titre de l’Oréal et de l’Unesco : « Lauréate de L’Oréal-Unesco awards 2009 en sciences physiques », titre qu’elle partage avec 4 autres femmes, professeurs comme elle. 5 femmes d’exception, une sur chacun des continents parmi… quelques prétendantes !
La grosse tête ? Pas du tout quand le public applaudit ces 5 lauréates, elle semble surprise. Que les lauréates s’applaudissent elles-mêmes et tente presque de leur dire !

Ce prix L’Oréal- Unesco qui a pris corps en 1998, très convoité récompense des années de travail, la qualité des travaux et la pertinence des découvertes .il est un soutien, une source de motivation et d’inspiration pour les femmes engagées dans les disciplines scientifiques. Mais il va encore plus loin, donner de nouveaux visages à la science et changer l’approche des sciences. Petit test (qui a été prouvé) si on doit nommer une scientifique femme connue et reconnue… le nom de Marie Curie arrivera sûrement dans les esprits mais il serait temps d’apprendre d’autres noms.
Apprenons un autre nom, Tebello Nyokong, un peu plus difficile à prononcer (je vous l’accorde) mais elle est notre contemporaine et tellement sympathique (on peut faire un petit effort pour le nom) j’ai eu la chance de la rencontrer et de lui poser quelques questions.
Il faut être très attentive et écouter chaque parole, elle aime parler et a des qualités d’orateur (qu’elle a acquises en allant à la messe avec les lectures qu’elle faisait) elle énonce de telles vérités qu’elle a entendues ou qu’elle ressent au milieu d’anecdotes, des messages forts qu’elle veut transmettre, il faut les saisir au vol de ses paroles et … de son rire. Entendre : « j’étais riche parce que j’étais bergère » ou « si on permet aux filles de faire cela (sous entendu, les sciences)….où va-t-on ? » ou « je n’étais pas censée réussir »… « j’ai réussi en dépit de tout cela »…. « tous les défis qu’il a fallu surmonter », « je savais que je voulais être instruite »…Peut être la dernière phrase est la plus révélatrice de son combat, son cheval de bataille ; si je ne déforme pas ses propos, ce n’est pas tant ses travaux scientifiques le plus important mais c’est la volonté d’instruire et d’éduquer les jeunes dès le plus jeune âge, les filles surtout encore considérées comme des minorités (dans beaucoup de pays comme le sien) qui est sa priorité et qui doit être une priorité universelle.
Son histoire ? Née dans une famille au Lesotho avec un père peut être moderne ou qui a compris qu’il fallait que sa fille réussisse à l’école : il la pousse à s’instruire ; elle le remercie mais il n’a pas pu assister à sa magnifique carrière, décédé trop tôt. De nature curieuse, elle casse les objets… par exemple, la pauvre radio pour voir comment cela marche mais comment a-t-elle eu le déclic de se tourner vers la science ?Un ensemble d’évènements, c’était l’ainée d’une fratrie de 4 enfants, 3 filles et un garçon né avec 15 ans de différence, alors elle accompagnait son père, système d, on répare les choses cassées, ce sont les garçons qui regardent d’habitude mais là c’est elle !
Replaçons-nous dans le contexte ; elle est née au Lesotho, petite enclave de l’Afrique du Sud, où rien ne l’a empêchée, dit- elle, de faire des études, mais ce n’était quand même pas si évident et pourtant elle ne le dit pas, par pudeur ? Elle glisse très vite sur le sujet mais on entend qu’elle a été la première femme noire à aller à l’université, qu’on a parlé d’elle à la radio… C’était (doit-on parler au passé ou au présent ?) un pays dans lequel les filles doivent se marier à tout prix et avoir des enfants. Ceci est encore vrai surtout dans les campagnes où l’évolution se fait plus lente. Une femme (noire de surcroît) pouvait éventuellement être infirmière ou aide institutrice « à la limite médecin ».
Les femmes instruites font peur dans les communautés (traduisez les villages) la peur de perdre les croyances traditionnelles : trop d’éducation peut empêcher une femme de se marier et d’avoir des enfants. Il faut s’instruire d’abord et avoir des enfants après, « les enfants attendent 9 mois, ils peuvent bien attendre quelques mois de plus »dit elle dans un grand éclat de rire ! Elle, elle a tout fait en même temps au canada, pays dans lequel elle a passé son doctorat (après avoir obtenu une bourse) en mettant au monde 2 enfants. Evident !
Il faut aller expliquer que l’éducation est indispensable et non pas un luxe, montrer en exemple, en modèle, les femmes qui ont des diplômes et aussi des enfants ; « la science doit être pertinente pour la communauté » elle s’adonne à cette tâche, va sur le terrain comme elle dit, en Afrique du Sud où elle vit depuis 1992 ; de toute façon, elle se dit africaine, du continent africain et veut aller « au-delà des frontières ». Elle a toujours voulu dénoncer l’image négative de l’Afrique, liée aux guerres .un défi ? Une motivation ? Sûrement les 2 :Apporter de la lumière à ce continent par la science car Tebello aime la lumière : « j’adore la lumière », cela se voit, elle est la seule à porter des tee-shirts jaunes ou orange et … ses travaux sur la science qui viennent d’être si honorablement salués mettent en jeu la dite lumière.
Permettez-moi, professeur, de juste citer vos travaux, à savoir votre contribution à l’utilisation de la lumière dans le traitement du cancer et à la dépollution des sols. Nous aimerions surtout parler de votre « pêche aux étudiants » qui est votre priorité. En ce moment, vous avez 18 personnes en master, doctorat, plus de filles, je crois, quelle victoire ?Tous ces jeunes qui ont compris que l’instruction est primordiale, que la réussite est tellement porteuse d’espoir mais qui ont compris aussi que la volonté est inéluctable, que le travail est indispensable, ces jeunes qui aiment les défis et les sacrifices.
Merci professeur pour ces encouragements pour nous, jeunes et moins jeunes pour qui l’instruction est à portée de main, banalement admise par tous et toutes, savons nous apprécier notre chance à sa juste valeur ? Non, je serais tentée de dire.Essayons au moins d’être reconnaissantes de toute cette chance et saisissons là et pourquoi ne nous tournerons nous pas vers les sciences ? La science est dans notre vie de tous les jours, soyons curieuses et démontons les petites radios, version française 2009 les iPhones, les écrans plasma, les portables… (il faut que je demande à ma direction si on a une bonne assurance ?) Faisons naître des vocations, des vocations humanitaires avec toutes les applications dans la médecine, la préservation de notre terre, de nouveaux matériaux pour la construction … Et ne soyons pas effrayés par les sciences, mettons tout simplement des visages derrière ces inventions, des personnes très accessibles, simples, tellement enthousiastes comme vous, vous permettez, professeur Tebello Nyokong.bJ’espère, professeur, que j’ai réussi ma mission « saupoudrez » et « susciter l’envie de la science »auprès des jeunes filles comme vous avez demandé aux média de le faire.
« Le monde a besoin de science et la science a besoin de femmes ». Credo repris en chœur par toutes les éminentes personnes présentes à ce prix l’Oréal Unesco et par ces 5 femmes d’exception qui le vivent au quotidien dans leurs travaux.

Par Marie Terry

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